Distingués Membres du Conseil d’Administration de l’UNIFA,
Distingués Membres du Rectorat, des Décanats et du Corps professoral,
Rév. Père Eric Jasmin, Provincial des Pères de Sainte-Croix et Président de la Conférence haïtienne des Religieux,
Rév. Père David César, Chef de l’Orchestre philarmonique Sainte Trinité,
Très chers amis du 11me Département,
Distingués invités, chers parents,
Très chers Récipiendaires, très chers Unifaristes,
Chers amis de la presse,
Mesdames, Messieurs,
Le dévouement inconditionnel de Minouche et la bienveillance du Conseil ont permis à l’UNIFA de réaliser en un temps record, un exploit retentissant. Que serait l’UNIFA sans votre générosité et votre précieuse contribution ? Exaltant de joie, notre cœur exprime ces sentiments de gratitude par un merci écrit en lettres d’or !Mille mercis aux Membres du Rectorat, aux Doyens, Professeurs, Conseillers juridiques, aux hôpitaux où nos étudiants se retrouvent pour les stages pratiques et à vous tous qui contribuez à la croissance de notre communauté universitaire. Le cœur humain, vous le savez, peut palpiter en dehors de la cage thoracique. Mais, le cœur de l’UNIFA ne peut pas palpiter en dehors du Corps professoral. Encore une fois, un merci spécial à tous nos Professeurs !
Si la dopamine est l’hormone du plaisir et la sérotonine, l’hormone du bonheur, la gratitude nous conduit au bonheur avec plaisir. Que je suis ravi d’adresser mes sincères remerciements à la Congrégation des Pères de Sainte-Croix dont le Provincial et le Révérend Père Nérée nous honorent de leur présence ! Fier d’avoir étudié au Collège Notre Dame, je rends hommage à ce prestigieux temple de l’éducation, digne du Bienheureux Basile Moreau. En mémoire du Rév. Père Yvon Joseph, qu’il me soit permis, cher Père Eric, mon Frère, de saluer la dimension théologique de ton travail et les œuvres innombrables des Pères de Sainte-Croix qui ont déjà consacré 75 années au service de la jeunesse haïtienne. Au Provincial et à notre Alma Mater, 75 mercis et un vibrant applaudissement !
Chers Parents et amis,
Au seuil de l’année académique, nous avions accueilli 2264 étudiants en Médecine, Odontologie, Sciences infirmières, Physiothérapie, Génie, Architecture, Sciences Juridiques et Politiques, Sciences Administratives, Gestion, Comptabilité, Éducation Permanente.
Notons que Toto, le fameux récipiendaire imaginaire, est le seul postulant qui n’a jamais été admis à cause de son CV. Le cv de Toto :
Prénom : Tôt-Tôt, se lever tôt, arriver ici tôt, tôt.
Nom de famille : Relax.
Adresse Rue lax.
Profession : Relakse w pou kraze bèt. Personne de référence : PhD. PhD en relaxation, si w pa ri se pa fòt Tôt-Tôt.
Voilà !
Le rire augmente les globules blancs. Votre cœur en a besoin, chers Unifaristes, vous qui brillez par votre intelligence et votre conduite exemplaire.
Compliments ! Compliments !
Chers Récipiendaires, Au début de la célébration, nous avons entonné la Dessalinienne et notre Hymne à l’éducation dont je lis le premier vers : « UNIFA, notre Alma Mater, notre Amour. » De ce vers se dégage un parfum d’amour. Sa mélodie fait vibrer tant les cordes vocales que le code génétique. En effet, grâce à mamie et papi, chaque Récipiendaire possède 46 chromosomes dont 22 paires d’autosomes et une paire de gonosomes, ou x et y. Comme on le sait, xx pour les filles et xy pour les garçons. Ceci est indéniable mais insuffisant pour le développement cognitif. En apportant son humble contribution à votre formation, l’Alma Mater ajoute un complément nécessaire et indispensable à votre patrimoine chromosomique.
Que c’est beau de contempler nos Récipiendaires bercés jadis par leurs parents biologiques et ce matin par leur Alma Mater ou parent adoptif ! La relation mère et enfant se nourrit de l’ocytocine, une molécule d’amour. La relation Alma Mater et Récipiendaire reflète la corrélation existant entre l’ADN et l’ARN. L’acide ribonucléique (ARN) est né de l’ADN, l’acide désoxyribonucléique, n’est-ce pas ! Alors, chers Récipiendaires, fruits des entrailles de l’Alma Mater, Félicitations !
Vos mérites brillent d’un vif éclat. Quand vos visages s’illuminent fièrement, quand d’autres esquissent un sourire de dignité, nous nous réjouissons et vous applaudissons unifaristement. A vos parents biologiques, nous adressons également nos sincères Félicitations !
Edukasyon pitit nou, se youn nan pi bèl rèv
Paran Ayisyen toujou genyen nan fon kè l.
Depi lekòl primè, segondè rive nan Inivèsite,
Sakrifis paran yo aksepte fè konn monte,
Monte pi wo jis yo pi wo pase bwa pi piwo.
Jodia, moman an rive pou nou onore
Ni paran ki la a avèk nou maten an
Ni lòt ki anpeche ou kap viv aletranje.
Wi, nou merite yon bèl bèl kouwòn
Ki chaje, chaje ak dyaman remèsiman.
Chapo ba pou nou ! Bravo pou nou !
Vous aviez choisi l’UNIFA pour la formation académique de vos enfants; il nous incombe la responsabilité de promouvoir l’éveil de la conscience en leur offrant le savoir scientifique.
Chers Récipiendaires, tout au long de votre carrière professionnelle, vous aurez à choisir entre paradigmes scientifiques et paradigmes pseudo-scientifiques. Il va de soi que le paradigme scientifique s’inscrive dans une dynamique de recherche continue. En cette deuxième cérémonie de collation de diplômes, puisons à la source de notre patrimoine génétique.
Il y a environ 5-6 millions d’années, s’est opérée la scission génétique entre les chimpanzés et les humains, impulsant alors l’évolution de l’homme moderne. Grâce à l’ADN mitochondrial, les scientifiques ont compris que tous les êtres humains ont un Ancêtre noir. Il vivait en Afrique, berceau de l’humanité, il y a environ 200.000 ans.
On comprend bien que le refoulement de son origine ethnique génère parfois des pathologies liées á crise d’identité, complexe d’infériorité ou de supériorité, auto-flagellation psychologique… De même, au niveau psycholinguistique, le risque d’affecter le potentiel cognitif est bien évident car l’apprentissage de la langue commence dès la 30e semaine de gestation. Légèrement modifié par le liquide amniotique, le son est toutefois enregistré par le système auditif du fœtus.
Chers Unifaristes, permettez-moi de vous rappeler que vous reconnaissiez la voix de votre mère, au cours des dix semaines précédant l’accouchement. A la naissance, votre cerveau pouvait établir la différence entre les voyelles de votre langue maternelle et celles des langues étrangères. Voilà pourquoi la qualité de la communication et le choix de la langue que vous utiliserez à l’hôpital ou à la clinique, peuvent être nocifs ou bénéfiques à la santé. Les scientifiques confirment que l’apprentissage d’une langue étrangère peut ralentir la maladie d’Alzheimer de quatre ans.
Si le cerveau et le larynx de nos Ancêtres subirent les évolutions nécessaires au langage, il y a environ 2 millions d’années, il a fallu attendre 40 à 50 mille ans avant notre ère pour voir l’émergence du langage articulé nous transmettant les valeurs culturelles, les traditions et le fondement d’une civilisation d’amour. « Abantu baphuma phambili, bese imali okwesibili. Lapho kukhona uthando, indlela ikhona.» « La personne humaine, d’abord ; puis l’argent. Là où règne l’amour, surgira la voie conduisant à la solution », proclamaient nos Ancêtres africains.
Aujourd’hui, en 2019, avions-nous progressé ? Où en sommes-nous ? Qu’en disent les scientifiques ? Albert Einstein, encore une fois, nous aurait répondu : « Notre technologie a dépassé notre humanité. » Donc, la science progresse, la conscience régresse. Ce matin, humblement mais solennellement, je déclare : après 6 millions d’années de scission génétique entre les chimpanzés et les humains, il faut aujourd’hui une scission épigénétique entre le néocolonialisme et la dignité humaine.
Gòl diyite sa a, se yon gòl tèt.
Pou w fè gòl tèt, fò w gen tèt.
POU W FÈ GÒL TÈT DIYITE,
FÒK OU GEN TÈT DIYITE.
Oui, pour la renaissance africaine et le bonheur des Afrodescendants, il faut aujourd’hui cette scission épigénétique entre le néocolonialisme et la dignité humaine. Il y va de notre avenir et de votre carrière professionnelle.
L’homme moderne doit regarder la vie au prisme de l’amour. Le génome humain, constitué de 3 milliards de paires de nucléotides, sécrète une maladie génétique dont l’Homo sapiens souffre inévitablement : la maladie d’amour. Il revient aux hommes et femmes éduqués de synchroniser maladie d’amour et civilisation d’amour. Vous, éducateurs, intellectuels, scientifiques, vous femmes et hommes cultivés, vous jeunes médecins, dentistes, infirmières, physiothérapeutes, juristes, avocats, notaires, ingénieurs, architectes, économistes et gestionnaires, soyons tous sujets et non objets de cette histoire d’amour.
Chak branch cheve nan tèt Manman Ayiti
Gen kwomozòm sivilizasyon lanmou sa a.
Depi nan Ginen, Nèg toujou renmen Nèg.
Depi nan lesklavaj, Nèg ak Nègès toujou
Respire oksijèn diyite pou nou bay libète.
Jodia, dlo soufrans kap djayi ak endiyasyon
Nan zye Manman nou Ayiti, mouye n tranp.
Se nòmal paske doulè Manman se doulè pitit.
Seche pou seche l, se Ayisyen ki pou seche l
Pandan nap ba li bon jan Sewòm patriyotik.
Seche pou seche l, se nou ki pou seche l,
Nou tout ki gen san diyite a nan venn nou,
Nou menm menm pitit zantray Peyi d Ayiti
Ki refize kite sistèm koripsyon an fin touye
Ni Manman n Ayiti, ni nou menm Ayisyen.
Chers Récipiendaires, Le paradigme pseudoscientifique évoqué antérieurement vise à justifier ce système inhumain. Dès lors on justifie la violence des oppresseurs en condamnant la réaction des opprimés. Irrationnel. Illogique. Qu’il s’agisse de la jeunesse haïtienne victime de ce système néocolonial ou de nos Ancêtres, victimes de l’esclavage, la soif de justice est intense. L’esclavage, rappelons-le, est un crime contre l’humanité. Qu’on pense à nos brillants et courageux compatriotes vivant en terre étrangère mais souvent victimes de discrimination raciale, qu’il s’agisse d’eux ou de nos braves paysans, citoyens et citoyennes de nos villes, étudiants, professeurs, pères et mères de famille, nous sommes tous assoiffés de justice.
Avec raison, le poète grec Phocylide écrivit : η δικαιοσύνη περιέχει από μόνη της όλες τις αρετές.« La justice renferme en elle-même toutes les vertus. » En d’autres termes, un pays sans justice, est une rivière sans eau.
En honorant la mémoire de : Roberto Badio Thélusma, 14 ans, Jean Laurent Deslances, 20 ans, étudiant à l’UNDH, plusieurs centaines de personnes massacrées à Lasaline, les victimes des quartiers populaires de Port-au-Prince et des autres Départements, nous exprimons ce même désir ardent de justice. Quant à nous, 12 millions de victimes du crime « Petrocaribe », nous exigeons que justice nous soit rendue. רוצה או לא רוצה , . אנחנו רוצים (De l’Hébreux) « Veux, veux pas, nous voulons. » Il le faut. Sinon, guidés par les rayons lumineux de petrokonsyans, nous ne cesserons jamais de demander : Kot kòb petrokaribe a ? Bientôt, ce sera :
Kot kòd Petrokaribe a ?
E fòk gen ni kòb, ni kòd.
Pou n klere wout ki dwe Debouche sou prosè sa a,
Nou pa genyen kouran,
Men n pran nan kouran.
Wi nou pran nan kouran
Petrokonsyans la 24 / 24.
Honneur et mérite à nos éminents professeurs de droit préparant la nouvelle génération de juristes ! Sans un Etat de droit, votre avenir professionnel peut se heurter à des surprises non agréables. Aussi, devons-nous léguer à la postérité un patrimoine patriotique digne des Pères de la Patrie commune. Au moment où l’écho de notre hymne à l’éducation retentit de plus belle, proclamons en chœur :
UNIFA, notre Alma Mater, notre Amour!
Que la joie du savoir pétille dans tes yeux,
Que l’Amour innerve le cœur de tes jeunes !
UNIFA, toi qui aimes le parfum de nos rêves,
Illumine nos pas sur la route du Bonheur !
Chers Récipiendaires, Puissiez-vous être heureux, heureuses ! Puissiez-vous assurer la transmission du message épigénétique de l’Alma Mater dont l’ADN est associé à des protéines d’amour ! En partageant cet amour tout au long de votre carrière professionnelle, vous transmettrez ainsi l’ADN unifariste.
A vous tous que j’aime profondément : Succès ! Bonheur et Beaucoup d’Amour !
Merci!
Dr Jean-Bertrand Aristide
31 Mars 2019