L’étudiant en Sciences Juridiques à l’Université de la Fondation Dr Aristide, Obed Sanon, a soutenu avec succès, ce jeudi 23 mai 2024, devant un jury composé de Me Joselaine Mangnan (Présidente), Me Luigi Mahfoud (Directeur) et Dr Ulysse Fred Ronald (Lecteur critique), son mémoire de sortie intitulé « Analyse de la prise en compte du consentement dans la relation Médecin-Patient en Haïti ». Ce sujet, inédit dans le contexte du droit haïtien, représente une contribution précieuse dans un domaine encore peu exploré par les chercheurs locaux.
Un sujet pionnier
Ce travail de recherche se distingue par son caractère novateur. « Il n’y a pas vraiment de littérature abondante sur la question en Haïti, ni beaucoup de chercheurs qui s’y consacrent véritablement. Ce mémoire est donc une contribution dans un domaine où la littérature est quasi-inexistante », a-t-il souligné. Face à cette lacune, Sanon a développé une approche méthodologique rigoureuse.
Une approche méthodologique tridimensionnelle
Pour aborder ce sujet complexe, le futur juriste a utilisé trois approches complémentaires :
- Recherche documentaire : En combinant les sources jurisprudentielles et normatives, il a établi une base théorique solide sur les normes existantes en matière de soins en Haïti.
- Approche comparative : Il a confronté les normes haïtiennes avec celles de la France, reconnue pour son système de droit de la santé, l’un des meilleurs au monde. Cette comparaison a permis de mettre en lumière les spécificités et les lacunes du système haïtien.
- Observations directes : En adoptant une méthode phénoménologique, il a étudié les expériences vécues des patients en situation de soins. Cette approche lui a permis de comprendre la dynamique de la rencontre médecin-patient, et d’identifier les éventuelles violences ou violations des droits humains.
Résultats et implications
Les résultats de cette étude montrent que les normes régissant la relation de soin en Haïti sont trop générales et négligent le consentement des patients, ce qui porte atteinte à leurs droits fondamentaux et soulève des questions éthiques. Sanon souligne que le contrat médical en Haïti est considéré comme un contrat de droit commun, et les normes trop générales rendent difficile la pleine prise en compte du consentement du patient.
Cette étude pionnière invite à un approfondissement du sujet, ouvrant la voie à des recherches futures qui pourraient contribuer à une réforme législative nécessaire pour garantir le respect des droits des patients en Haïti.
En définitive, le mémoire de sortie d’Obed Sanon représente une avancée significative dans le domaine du droit de la santé en Haïti. Il met en lumière les défis et les lacunes actuels, tout en proposant des pistes pour une meilleure prise en compte du consentement dans la relation médecin-patient, essentielle à la protection des droits fondamentaux des patients.