Semaine Scientifique: Restitution et Réparation

L’Université de la Fondation Dr Aristide a lancé, ce lundi 12 mai à l’auditorium du campus, sa Semaine Scientifique, autour du thème : « Restitution et Réparation ». L’ouverture de cette manifestation intellectuelle et culturelle a été marquée par une cérémonie riche en émotions, en réflexions et en engagements.

Dans ses propos de circonstance, l’épouse du Président Jean-Bertrand Aristide, Mme Mildred Aristide, a ravivé la mémoire collective en rappelant un moment historique : la demande officielle de restitution formulée par le Président Aristide le 7 avril 2003. « Ce jour-là, présente en chair et en os à cette célébration, j’ai vibré avec fierté et en parfaite communion avec toutes les victimes de cette rançon inique. Combattus pour cette noble cause, mais jamais abattus par l’impatience, nous marchons résolument vers la restitution de cette double dette », a-t-elle déclaré, émue.

Affirmant avec conviction la légitimité de cette lutte, elle a souligné que la restitution des 150 millions de francs-or arrachés à Haïti ne relève ni de l’utopie ni d’une démarche vide de sens. « La restitution de cette dette vieille de 200 ans ne relève ni de l’utopie ni d’une requête creuse. Il s’agit d’une certitude irrécusable. Oui, le remboursement de cette rançon inique aura lieu. Tôt ou tard, Haiti recevra ses 150 millions de francs-or… », a-t-elle martelé.

À la suite du discours, l’orchestre de l’Université a offert une prestation musicale remarquable, prélude à un moment symbolique fort : trois étudiantes ont interprété une chanson engagée, tandis qu’un autre groupe défilait fièrement avec le bicolore haïtien, rendant hommage au Président Aristide, salué comme le « Père de la Restitution ».

Le bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, Me Patrick Pierre-Louis, a ensuite pris la parole pour proposer une réflexion profonde sur les fondements juridiques et historiques de la revendication. Selon lui, le droit a trop souvent été manipulé pour servir les intérêts des puissants. Il a rappelé que les colons français s’étaient appuyés sur un article de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 pour justifier leur demande d’indemnisation après l’indépendance haïtienne. « A l’origine, le droit a été pollué, parce qu’il est dit par les colons, et c’est ce qui explique la justification que les colonialistes se sont donnés pour accréditer la thèse qu’il y avait indemnité », a-t-il dit.

Il a conclu son intervention en invitant le public à s’approprier cette arme juridique pour renverser la logique coloniale. « Pour ma part, je ne renonce pas et il ne faut pas renoncer à la prétention du droit à l’égalité, à la prétention du droit à la restitution, à la prétention du droit à la réparation. Il s’agit de retourner le droit contre la manière dont il a été utilisé pour lui donner la force dialectique d’une arme, précisément pour réparer les torts qui ont été commis », a-t-il précisé.

La première journée s’est poursuivie avec les présentations des groupes d’étudiants issus des départements de l’Ouest, du Nord et du Sud-Est. Comme le veut la tradition de l’Université de la Fondation Dr Aristide, chaque groupe a mis en valeur des recherches originales en lien avec le thème retenu. Le groupe du Nord a notamment impressionné avec une chorégraphie expressive sur la chanson « Nou vle » d’Ansy Derose, symbolisant la résistance, la dignité et la soif de justice. Une étudiante a ensuite pris la parole pour plaider en faveur de la restitution, suivie d’un exposé éclairant sur les répercussions économiques passées et actuelles de cette dette imposée à la première République noire du monde.

Par cette journée inaugurale, l’Université de la Fondation Dr Aristide réaffirme sa volonté de contribuer activement aux débats de société qui engagent l’avenir du pays. Une semaine de savoirs, de mémoire et de luttes s’annonce, portée par une jeunesse consciente et déterminée à faire triompher la justice historique.

 

             

Soutenance de Mémoire : Droit à la santé des détenus 

Devant un jury composé de Raoul Arnold Théogène (lecteur critique), Mike Kervin Joseph (directeur de mémoire) et Wando Saint-Villier (président), l’étudiante en Sciences juridiques à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de la Fondation Dr Aristide, Lara Erlyne Narcisse, a brillamment soutenu, ce vendredi 9 mai, son mémoire, obtenant ainsi le grade de Licenciée en droit.

Son travail, intitulé « Effets de la surpopulation carcérale au regard de l’effectivité du droit à la santé des détenus en Haïti : cas de la prison civile de Port-au-Prince de 2017-2022 », s’attaque à une problématique brûlante et souvent négligée : l’impact des conditions de détention sur la santé des détenus.

« La surpopulation carcérale est une problématique pénale majeure qui affecte notre système pénitentiaire », a expliqué l’étudiante, précisant que cette situation compromet gravement plusieurs droits fondamentaux des détenus, notamment leur droit à la santé. Sa réflexion l’a conduite à questionner l’effectivité de ce droit dans la réalité des prisons haïtiennes, avec un focus particulier sur l’application concrète des normes juridiques en vigueur.

Sa question de recherche, claire et incisive, était formulée ainsi : « En quoi la surpopulation carcérale implique-t-elle un déséquilibre entre l’application des instruments juridiques nationaux et internationaux de protection du droit à la santé des détenus et la pratique pénitentiaire haïtienne ? » À cette question, elle a apporté une réponse nuancée : « Le déséquilibre entre l’application du cadre normatif national et international de protection du droit à la santé des détenus et la pratique carcérale haitienne découlent de la dégradation des conditions de détention sous l’effet de la surpopulation carcérale en ce qu’elle participe à l’ineffectivité du droit à la santé. »

Pour mener à bien cette étude, Lara a opté pour une approche qualitative, s’appuyant sur le positivisme juridique et la recherche documentaire. Elle avait initialement prévu d’enrichir son analyse par des entretiens semi-directifs avec les responsables de la prison civile de Port-au-Prince, mais l’attaque survenue en mars 2023 contre l’établissement a empêché la réalisation de cette étape.

Son analyse met en lumière la réalité alarmante des prisons haïtiennes : des conditions de vie délétères qui rendent quasiment inapplicables les normes visant à garantir la santé des détenus. Elle pointe du doigt la vulnérabilité extrême de la population pénale, prise en étau entre un environnement physique insalubre — véritable facteur de risque sanitaire — et des comportements individuels à risque, exacerbés par les conditions d’incarcération.

En guise de pistes de solution, l’impétrante propose une réforme ambitieuse : combattre la surpopulation carcérale en développant des alternatives à la détention préventive, et implanter une véritable politique de santé publique au sein des prisons.

Par ce mémoire, Lara espère attirer l’attention des décideurs sur l’urgence d’agir pour améliorer la situation sanitaire dans les établissements pénitentiaires du pays, afin que le droit à la santé des détenus cesse d’être une illusion.

Avec cette soutenance saluée par ses pairs et son jury, elle se distingue par la pertinence d’un travail qui met en lumière un enjeu trop souvent relégué au second plan dans le débat public haïtien.

Agenda de la semaine scientifique (SS25)

Agenda 6

La présomption d’innocence : Soutenance de mémoire !

L’étudiant en sciences juridiques à l’Université de la Fondation Dr Aristide, Adelson Content, a soutenu avec succès, le mercredi 23 avril 2025, son mémoire de sortie intitulé : « Droit à la présomption d’innocence face à l’émission “Allo la police” : enjeux, analyse et perspectives ». Un travail ambitieux qui explore avec rigueur la tension existante entre l’exercice du droit à l’information et le respect fondamental de la présomption d’innocence en Haïti.

Adelson Content a expliqué avoir choisi ce sujet après une recherche approfondie sur la présomption d’innocence et ses implications dans le contexte haïtien. C’est en examinant de près l’émission « Allo la police » qu’il a constaté un écart manifeste entre le traitement réservé aux suspects et les exigences juridiques de la présomption d’innocence. Il a vu dans cette problématique une opportunité non seulement d’atteindre son objectif académique — l’obtention de son diplôme de licence en droit — mais aussi de contribuer à la promotion des droits humains dans le pays.

Dans son exposé, l’étudiant a rappelé que le droit à la présomption d’innocence suppose que toute personne accusée doit être considérée comme innocente tant qu’elle n’a pas été condamnée de manière définitive par une décision de justice. De ce fait, aucune affirmation publique ou formelle de culpabilité ne saurait précéder une telle décision.

Cependant, selon son analyse, l’émission « Allo la police », créée en 2005, s’éloigne de ce principe fondamental. Si elle vise à garantir le droit à l’information, la manière dont elle diffuse les images et identités des personnes en cours d’enquête porte gravement atteinte aux droits humains, en particulier au droit à la présomption d’innocence. Les suspects y sont souvent présentés comme des criminels avérés, sans aucune précaution de langage, ce qui entretient dans l’opinion publique une présomption de culpabilité.

Partant de ce constat, Adelson Content a formulé sa question de recherche : En quoi l’émission « Allo la police » est-elle préjudiciable aux droits humains et spécifiquement au droit à la présomption d’innocence ? L’hypothèse avancée stipule que la diffusion publique d’images et d’identités de suspects contribue directement à leur stigmatisation, violant ainsi leurs droits fondamentaux. « L’émission « Allo la Police » constitue une entrave aux droits humains spécifiquement au droit à la présomption d’innocence dans la mesure qu’elle divulgue l’image et l’identité des suspects consistant les faire passer pour coupable avant toute condamnation irrévocable. »

S’appuyant sur les théories du libéralisme juridique et du positivisme juridique, il a combiné des méthodes qualitatives et quantitatives pour mener son enquête. Parmi les outils utilisés : observation, recherche documentaire, technique exégétique, entretiens semi-directifs, enquêtes individuelles et focus groups. Toutefois, il a mentionné quelques limites à son étude, notamment l’impossibilité d’obtenir un entretien avec le responsable du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) et de tenir un focus group avec des victimes de l’émission.

Les résultats de son travail sont édifiants : 80,99 % des personnes interrogées considèrent systématiquement les individus présentés dans l’émission comme des criminels notoires, confirmant ainsi l’impact négatif de cette exposition publique sur l’opinion.

En guise de solution, Adelson Content propose que l’émission soit réaménagée de manière à protéger l’identité des suspects. Il recommande également l’usage systématique du terme « suspect » plutôt que des expressions telles que « présumé criminel » ou « chef de gang », afin de respecter la présomption d’innocence jusqu’à décision de justice irrévocable.

Par ce travail de recherche engagé et rigoureux, Adelson Content démontre son attachement aux valeurs de justice et de droits humains, tout en soulignant l’urgence d’une réforme dans la manière dont l’information criminelle est diffusée en Haïti.

Un jeudi pas comme les autres à l’UNIFA : cap sur la restitution de la dette de l’indépendance

L’édition du « jeudi de l’UNIFA » du 10 mars 2025 n’avait rien d’ordinaire. Elle s’est inscrite dans une série de rencontres préparatoires à la Semaine scientifique de l’Université de la Fondation Dr Aristide, prévue du 12 au 17 mai 2025, autour du thème : « Restitution et Réparation : Deux cents ans après ».

Dans une salle attentive et déjà en effervescence, la Doyenne de la Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé, Dr Daphnée Benoît Delsoin a donné le ton. Avec une force tranquille, elle a rappelé l’essence même du combat historique de nos ancêtres : « En effet, il y a déjà plus de 225 ans depuis que, sur une île de la Caraïbe, des hommes et des femmes se sont mis ensemble pour prendre en main leur destin. Cette volonté de dire non à tous ceux qui n’avaient pas saisi le bien-fondé de l’existence humaine et ce besoin de recouvrer leur dignité, ont provoqué l’une des plus grandes batailles de l’humanité  ».

Un pont a ensuite été dressé entre ce passé de lutte et une revendication contemporaine portée haut par l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide. « Il y a aujourd’hui 21 ans, depuis que le Président Aristide allait oser exprimer haut et fort, à travers les mots ‘restitution et réparation’, cette volonté de réclamer. Depuis le 7 avril 2003, date à laquelle, le Président a officiellement formulé cette demande de restitution, un long chemin a été parcouru. Lors de la cérémonie de collation de diplômes, le dimanche 2 mars 2025, le Président l’a encore rappelé », a poursuivi la Doyenne. « Aujourd’hui, nous avons compris que ce cri de 2004 ne devait pas s’éteindre. Car ce qui avait été injustement infligé est devenu ce lourd fardeau qui continue à nuire à l’éclosion de cette nation ».

C’est dans cette dynamique de mémoire active et d’engagement intellectuel que les étudiants, regroupés par départements d’origine, ont été invités à entamer un travail en atelier. L’objectif : réfléchir, débattre, créer, imaginer des pistes de réflexion et des formes de restitution symbolique ou concrète de la dette dite de l’indépendance, en vue de les présenter durant la semaine scientifique.

Installés en cercles, les groupes se sont lancés avec enthousiasme dans cet exercice stimulant. Les idées fusaient, les débats étaient passionnés, l’ambiance, studieuse mais animée. À la fin de la séance, chaque département avait désigné trois représentants pour poursuivre l’aventure.

Ce jeudi-là à l’Université de la Fondation Dr Aristide, les voix du passé ont rencontré celles du présent. Une mémoire ravivée, une jeunesse engagée, et surtout, une volonté commune : amplifier le cri de 2004 pour qu’il ne se perde jamais dans le silence.

 

Décès de Me Mario Joseph

L’Université de la Fondation Dr Aristide, le cœur endeuillé, salue la mémoire d’un Membre de son Conseil d’Administration, Me Mario Joseph et adresse ses condoléances aux membres de sa famille, et à ses collègues du Bureau International des Avocats.

Défenseur acharné de la justice et de la dignité humaine, avocat d’une rare bravoure, Me Mario a été emporté trop tôt, à la suite d’un terrible accident de voiture.

Sensible à la souffrance des victimes du choléra et de l’injustice sociale, il n’a jamais hésité à affronter les dangers pour défendre ceux et celles dont les droits sont violés au quotidien.

Nous lui rendons un hommage solennel et lui exprimons notre profonde gratitude.

Au-delà de sa mort, unis par et pour la Patrie commune, la lutte pour le respect des droits de la personne se poursuivra à jamais.

Respè pou ou,
Mèt Mario, Frè nou!
Requiescat in pace!

Quand le « jeudi de l’UNIFA » illumine les trésors de la musique haïtienne

C’est autour du thème « La musique haitienne et ses particularités » que s’est tenu, ce jeudi, à l’auditorium de l’Université de la Fondation Dr Aristide, la dernière édition des « jeudi de l’UNIFA » pour le mois de mars 2025. Présentée par Geneviève Louissaint Boncy, musicienne talentueuse, cette conférence a captivé l’auditoire en explorant les singularités d’un patrimoine culturel aussi dynamique qu’envoûtant.

La soirée a débuté avec une prestation remarquable : une étudiante, accompagnée par la Chorale de l’UNIFA, a interprété « Ayiti se » de Mikaben, émouvant l’assistance par cette ode à l’amour de la patrie. Une performance qui a su mettre en lumière l’émotion et la fierté portées par les compositions nationales.

Dans son exposé, la pianiste a d’abord rappelé que la musique, « art d’harmoniser sons et silences de manière organisée », évolue selon les époques et les cultures. Mais la création haïtienne, a-t-elle souligné, se distingue par trois piliers majeurs : sa richesse, son authenticité et sa vibration fédératrice.

Née d’un métissage entre influences coloniales, africaines et indigènes, cette musique a donné naissance à une pluralité de genres – compas, racine, troubadour, meringue, les styles urbains comme le rap et le « rabòday », et la musique classique. La conférencière a retracé leur évolution, évoquant aussi l’essor des orchestres, passés de formations spontanées à des ensembles professionnels. Parmi les instruments emblématiques, le piano, le violon, ou encore la trompette occupent une place centrale dans ces compositions.

L’authenticité de ces rythmes réside dans leur singularité : « Contrairement aux autres musiques qui sont inspirées d’autres plus anciennes, on a su créer des sons propres à nous. Notre musique a des rythmes et des sons », a affirmé Mme Louissaint Boncy. Mais au-delà de l’art, la musique haïtienne agit comme une vibration fédératrice. « Elle ne se limite pas à un simple divertissement, elle est aussi un vecteur de la mémoire. C’est un élément qui est témoin de chaque époque », a-t-elle expliqué, soulignant son rôle social.

A la fin de la séance, la musicienne a encouragé les futurs professionnels à cultiver leur sensibilité artistique : « La musique peut-être un atout multi fonction pour vous qui serez des professionnels. Elle impacte sur la créativité et l’expression. […] Ce sont deux qualités qui peuvent être très importantes dans un milieu professionnel. »

Pour couronner l’événement, les membres de la Chorale ont partagé un moment convivial autour d’une collation offerte par l’administration. Une attention spéciale leur a été réservée : chacun recevra un bon pour des repas gratuits à la cafétéria durant une semaine, marque de reconnaissance pour leur contribution au développement de cette jeune structure.

Cette édition des « jeudi de l’UNIFA » a confirmé que la musique, miroir de l’âme haïtienne, reste un langage universel – à la fois héritage et promesse d’avenir.

 

  

AVIS : Publication en ligne des Résultats des épreuves de connaissances de la 1ère session

Le Rectorat de l’Université informe les étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) et de la Faculté de Pharmacie et des sciences biologiques (FPSB) que les résultats des évaluations de connaissances de la première session de l’année académique 2024-2025 sont désormais disponibles sur le site web de l’institution.

Les étudiants ayant satisfait aux exigences administratives peuvent consulter leurs résultats à l’adresse suivante : https://unifa-edu.info/contenu/bulletin/.

AVIS : publication en ligne des Résultats des épreuves de connaissances de la 1ère session

Le Rectorat de l’Université informe les étudiants de la Faculté des sciences économiques et administratives (FSEA), que les résultats des évaluations de connaissances de la première session de l’année académique 2024-2025 sont désormais disponibles sur le site web de l’institution.

Les étudiants ayant satisfait aux exigences administratives peuvent consulter leurs résultats à l’adresse suivante : https://unifa-edu.info/contenu/bulletin/.

Jeudi de l’UNIFA : des médecins résidents racontent leurs parcours : la relève unifariste.

Un panel composé de quatre médecins résidents a partagé, ce 20 mars 2023, dans le cadre des « jeudi de l’UNIFA », leurs expériences et parcours académiques. Ces anciens diplômés de l’Université de la Fondation Dr Aristide, désormais en résidence dans diverses spécialités médicales, ont offert des témoignages poignants et des conseils précieux aux étudiants, les encourageant à persévérer malgré les défis.

Dr Adonaï Joseph Boyer : une expérience riche et unique

Le premier intervenant, Dr Adonaï Joseph Boyer, a ouvert la séance en racontant son parcours depuis ses débuts à la Faculté de Médecine jusqu’à son statut actuel de médecin résident. Il a exprimé sa gratitude envers ceux qui ont contribué à sa formation et a mis en avant les opportunités offertes par l’Hôpital Universitaire Dr Aristide, où les résidents peuvent se spécialiser dans des domaines variés tels que la médecine interne, la pédiatrie, l’urologie, la radiologie, et bien d’autres. « A l’Hôpital Universitaire Dr Aristide, vous aurez la chance de devenir des apprentis spécialistes en médecine interne, en pédiatrie, en neurologie, en radiologie, en ophtalmologie, gynéco-obstétrique, en dermatologie, en anesthésiologie. Maintenant, dites-moi quel autre centre hospitalo-universitaire permet de se spécialiser dans autant de domaines, si ce n’est l’Hôpital Universitaire Dr Aristide ? », a-t-il lancé à l’assistance.

Dr Pierre-Gilles Jonathan Ulrick : la radiologie, un choix réfléchi

Le deuxième intervenant, Dr Pierre-Gilles Jonathan Ulrick, résident en radiologie, a insisté sur l’importance de la résilience dans le parcours médical. « Ce que je veux que vous reteniez aujourd’hui, c’est que pour pratiquer la médecine en Haïti, il vous faut surtout ce qu’on appelle la résilience. Ce parcours est vraiment difficile, mais pas impossible. Nous en sommes la preuve : nous l’avons fait », a-t-il affirmé.

Dr Ulrick a ensuite partagé son évolution depuis sa passion initiale pour la chirurgie jusqu’à son choix final de se spécialiser en radiologie, une décision qu’il a prise après avoir réfléchi aux besoins de son pays. Il a encouragé les étudiants à prendre le temps de choisir leur spécialité en fonction de leurs objectifs personnels et des besoins de leur communauté.

Dr Kattia Joseph : une histoire de courage et de ténacité

Dr Kattia Joseph, résidente en pédiatrie, a captivé l’audience avec son histoire personnelle. Née dans une famille sans antécédents universitaires, elle a réalisé son rêve de devenir médecin grâce à une détermination sans faille. Malgré les défis, y compris une grossesse pendant son internat, elle a obtenu son diplôme tout en élevant ses deux enfants. « Je suis là pour vous dire, à chacun d’entre vous, que vous soyez agronome, ingénieur, économiste ou avocat, dites-vous ceci : j’ai quelque chose à apporter à ce pays, et je dois le faire en devenant la meilleure version de moi-même. », a-t-elle déclaré avec émotion. Son message a résonné profondément parmi les étudiants présents.

 

Dr Kertz Cantave : surmonter les obstacles pour atteindre ses rêves

Enfin, Dr Kertz Cantave, résidente en urologie, a raconté son expérience marquée par des défis académiques et personnels. Elle a évoqué les difficultés rencontrées pendant la pandémie de COVID-19, qui a perturbé sa cinquième année d’études. Grâce à la décision de l’université de dispenser les cours en ligne, elle a pu poursuivre sa formation.

Elle a ensuite mentionné son passage en internat, une étape qu’elle considère comme cruciale dans sa carrière. « L’internat est un équilibre fragile entre vie personnelle et professionnelle, une véritable école de vie », a-t-elle souligné.

Dr Cantave a également rendu hommage à l’Université de la Fondation Dr Aristide pour les opportunités qu’elle offre aux étudiants. « Si je puis en arriver là, c’est grâce à un mélange d’efforts personnels, de sacrifices et aussi aux opportunités offertes par l’Université de la Fondation Dr Aristide, notre alma mater », a-t-elle confié.

Un message d’espoir et de persévérance

Ce panel a été une source d’inspiration pour les nombreux étudiants présents. Les intervenants ont tous insisté sur l’importance de la persévérance, de la résilience et de l’engagement envers leur pays. Leurs témoignages ont rappelé que, malgré les défis, il est possible de réaliser ses rêves et de contribuer au développement d’Haïti grâce à l’éducation et à la détermination.

L’Université de la Fondation Dr Aristide continue de jouer un rôle crucial dans la formation des futurs professionnels de santé, offrant des opportunités uniques et un environnement propice à l’excellence. Ces jeunes médecins résidents à l’Hôpital Universitaire Dr Aristide en sont la preuve vivante, et leurs parcours inspirent une nouvelle génération à suivre leurs traces.

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