Actualités de l’UNIFA
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Clôture de la Semaine Scientifique 2025 : un pas de plus vers la justice réparatrice
La Semaine Scientifique s’est achevée, ce vendredi 16 mai, sur une note à la fois festive et engagée, marquée par des allocutions inspirantes, des hommages symboliques et des initiatives solidaires. Durant cinq jours, étudiants, professeurs et invités ont exploré les dimensions historiques, économiques, politiques et morales de la dette imposée à Haïti après son indépendance, en 1825.
La journée a débuté par l’intervention du Responsable des Affaires Académiques, Dr Dodley Sévère, qui a rappelé aux étudiants leur rôle crucial dans la pérennisation des connaissances partagées durant l’événement. Evoquant la demande officielle de restitution formulée par le Président Aristide le 7 avril 2003, il les a exhortés à porter le flambeau de cette revendication. « Il vous revient aujourd’hui, étudiants et étudiantes de l’UNIFA, de garder allumée la flamme de ce qui s’est exprimé tout au long de cette semaine. À vous désormais de pérenniser le cri lancé le 7 avril 2003, lorsque le Président de l’Université, le Dr Jean-Bertrand Aristide, a revendiqué avec force ce qui, depuis longtemps, aurait dû faire l’objet d’une exigence de justice », a-t-il déclaré.
De son côté, la Doyenne de la Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé, Dr Daphnée Benoît Delsoin, a exprimé sa satisfaction quant au déroulement de la semaine. Elle a souligné le rôle essentiel joué par le Président de l’Université et Mme Mildred Aristide, sans oublier Dr Blondine Innocent, ancienne étudiante engagée qui a accompagné les jeunes tout au long de l’événement. Fidèle à l’esprit de solidarité qui anime l’institution, elle a également encouragé les étudiants à faire don de leur sang, une tradition symbolique et citoyenne de la Semaine Scientifique. La journée a aussi coïncidé avec l’anniversaire de Dr Benoît, célébrée avec chaleur par la communauté universitaire.
Le Révérend Père Wesner Nérée a rendu un vibrant hommage au drapeau national. A travers une chorégraphie exceptionnelle préparée par le Président Aristide, des étudiants ont défilé avec, avec une banderole portant l’inscription « 17 avril 1825 » – date symbolique du tribut imposé à Haïti après son indépendance – avant de la déchirer pour laisser place au bicolore haïtien. La foule, debout, a entonné « Hymne à la jeunesse : Nous te voulons chère patrie ! », unissant voix et émotions. Un hommage solennel qui a ému l’assistance et ravivé les consciences.
Comme à l’accoutumée, l’Université de la Fondation Dr Aristide a clôturé l’événement en offrant des bourses ainsi qu’une collation aux étudiants. 58 bourses et13 demi-bourses ont été distribuées. Une manière concrète pour l’université de soutenir la jeunesse haïtienne et d’investir dans l’avenir.
À travers cette édition de la Semaine Scientifique, l’Université affirme son rôle de pionnière dans la réflexion et la mobilisation autour de la justice réparatrice. Elle démontre qu’elle ne forme pas seulement des professionnels, mais aussi des citoyens conscients, critiques et porteurs d’espoir pour la nation. La semaine s’est achevée, mais le débat sur la justice réparatrice reste plus que jamais ouvert.
Une Quatrième Journée Vibrante et Engagée à la Semaine Scientifique
C’est dans une ambiance chargée d’émotion et d’une rare intensité que s’est ouverte, ce jeudi 15 mai, la quatrième journée de la Semaine Scientifique. Me Joseph Price Ducasse, visiblement touché, a ouvert les débats par une conférence poignante sur ce thème aussi sensible que fondamental : « Restitution et réparation : 200 ans après ! ». Il a lancé la réflexion par une affirmation percutante : la dette de l’indépendance représente un frein majeur au développement d’Haïti. À partir de là, il a posé une question centrale, mêlant droit et mémoire historique : comment articuler le principe de non-rétroactivité du droit avec les revendications de justice liées aux dettes historiques ?
Pour éclairer son propos, il a pris soin de définir les concepts juridiques essentiels, notamment celui du principe de non-rétroactivité. Ce principe, qu’il qualifie de pilier du droit, stipule que la loi ne dispose que pour l’avenir. Il est garant de la sécurité juridique, de la prévisibilité et de la stabilité des États, même au niveau international. Toutefois, Me Ducasse n’a pas manqué de souligner certaines exceptions, comme les traités à effets rétroactifs ou encore les normes interprétatives, qui peuvent venir bousculer ce principe.
C’est dans ce cadre rigoureux qu’il a introduit la notion de « dette historique », héritage d’une injustice passée souvent imposée dans des contextes d’oppression. En évoquant le cas haïtien, il parle sans détour de dette odieuse, rappelant que cette exigence de paiement fut imposée sous la loi du plus fort, dans une logique coloniale brutale. L’histoire de la double dette, qu’il a retracée avec précision, illustre ce legs toxique dont les répercussions se font encore sentir.
Une autre question a été soulevée avec force : « Entre rigueur juridique et exigence morale, un dilemme s’impose : faut-il privilégier la sécurité juridique ou la justice réparatrice ? » Me Ducasse a insisté : le droit n’est pas toujours juste. À preuve, le tristement célèbre Code Noir. Pour lui, il ne s’agit plus aujourd’hui de chercher une reconnaissance de cette dette, mais plutôt d’engager des mécanismes de dialogue, afin d’éviter ce qu’il appelle une brutalité juridique et de favoriser des solutions réparatrices.
La deuxième partie de la journée a laissé la place aux interventions étudiantes, brillantes et créatives. Les délégations des départements du Centre et du Sud ont livré des performances à la fois informatives et artistiques, soulignant l’impact de la dette de l’indépendance sur leurs territoires respectifs.
Les étudiants du Centre ont présenté une réflexion intitulée « À l’ombre d’une injustice historique, un avenir entravé ». Ils ont mis en lumière les richesses naturelles de leur région, ses sites touristiques, ses sources d’eau, et son économie essentiellement agricole. Leur exposé s’est conclu par des recommandations sur l’utilisation d’un éventuel fonds de restitution, en vue de stimuler le développement du département. Un morceau musical vibrant, suivi d’une chorégraphie inspirée, a magnifiquement clôturé leur intervention.
Le Sud, quant à lui, a opté pour une présentation plus théâtrale, mais tout aussi percutante. Sur fond de musique, ils ont livré une déclamation émouvante retraçant l’histoire de la dette imposée par la France. La mise en scène, alternant narration, danse et théâtre, a captivé le public, visiblement transporté par la puissance du message et la beauté de la performance. Les acclamations nourries et les ovations prolongées ont témoigné de l’impact de leur présentation.
Cette journée restera sans doute dans les mémoires comme un moment fort, où l’exigence scientifique a rencontré la force de l’expression artistique, et où l’histoire douloureuse d’un peuple a trouvé des voix nouvelles pour réclamer justice.
Troisième journée de la Semaine Scientifique : Justice historique et la restitution de la dette de l’indépendance
La troisième journée de la Semaine Scientifique à l’Université de la Fondation Dr Aristide a connu un moment fort avec l’intervention du magistrat Loubens Elysée, qui a abordé les perspectives de discussions entre Haïti et la France concernant la restitution de la rançon de l’indépendance. Il a d’emblée souligné que les nations ayant traversé des situations similaires ont réussi à engager des démarches légales et diplomatiques pour obtenir réparation.
Dans une réflexion profonde sur l’écriture de l’histoire, M. Elysée a affirmé que les pages de l’histoire d’Haïti avaient été écrites par les vaincus et non par les vainqueurs, laissant une trace de douleur et de souffrance. Selon lui, chaque lecture de ces événements réveille la tristesse, ce qui justifie l’initiation de poursuites contre les responsables.
Le magistrat a cité l’exemple récent des débats sur la réparation de l’esclavage aux États-Unis et en Angleterre, soulignant que certaines institutions, comme l’Université de Cambridge, réexaminent leur passé colonial et leurs liens financiers avec l’esclavagisme. « Encore récemment le thème de la réparation de l’esclavage est revenu sur le devant de la scène aux Etats-Unis et en Angleterre. Certaines universités prestigieuses dont l’Université de Cambridge s’interrogent sur leur passé colonial : dans quelle mesure ont-elles bénéficié financièrement de l’esclavagisme ou en ont-elles fait la promotion ? », a-t-il révélé.
- Elysée a ensuite introduit un concept central dans son exposé : la justice transitionnelle. Il en souligne la complexité et l’importance dans l’évaluation des engagements politiques réels en faveur de la transformation des structures injustes héritées du passé colonial. « Une évaluation correcte de la signification de la notion de transition est essentielle pour redéfinir la justice transitionnelle afin qu’elle puisse être utilisée pour évaluer efficacement si les démocraties dites établies, notamment en France, font face à leur passé colonial d’une manière propice à la justice sociale», a-t-il indiqué, tout en précisant que cette transition n’a pas une définition figée de la justice ou de la démocratie.
Dans une approche normative, selon lui, la transition est un outil critique, très utile pour la justice puisqu’elle fournit un critère clair pour évaluer la réalité de l’engagement politique en faveur de la transformation des structures injustes. Cette perspective donne une profondeur nouvelle aux revendications haïtiennes, notamment en matière de réparation et de respect de la souveraineté.
La journée s’est poursuivie avec les présentations des étudiants originaires du Nord-Ouest et de la Grand’Anse. Le groupe de la Grand’Anse a particulièrement marqué les esprits en exposant l’impact historique et économique de la dette sur leur région, et plus largement sur le pays. « La dette a été utilisée comme un instrument d’ingérence. Haïti ne demande pas la charité, mais le respect », ont-ils déclaré avec conviction.
Cette journée a été une véritable occasion de réflexion sur la restitution et la justice historique, marquée par des échanges riches et une participation enthousiaste des étudiants.
Semaine Scientifique à l’UNIFA : une deuxième journée marquée par l’Histoire, la mémoire et l’engagement
La deuxième journée de la Semaine Scientifique a été marquée par une conférence percutante du Dr Jacques Jean Vernet, professeur de méthodologie à la Faculté d’Odontologie de l’Université de la Fondation Dr Aristide. Devant un auditoire captivé, il a retracé avec rigueur l’histoire douloureuse de la dette de l’indépendance imposée à Haïti, soulignant les mécanismes injustes par lesquels la jeune nation fut contrainte de verser 150 millions de francs-or à l’ancienne puissance coloniale.
Dans une approche méthodique, le conférencier a rappelé que cette dette fut exigée en 1825 par le Roi Charles X, qui dépêcha une flotte de guerre pour intimider le président Boyer. L’indemnisation réclamée par les anciens colons français incluait la valeur des plantations, des manufactures sucrières et des esclaves “perdus”. Incapable de réunir une telle somme, Haïti fut poussée à s’endetter auprès de banques françaises, entrant ainsi dans un cycle d’endettement qui allait peser sur son développement pendant plus d’un siècle.
Le Dr Vernet a mis en lumière le long silence – « l’omerta » – qui a entouré cette dette, aussi bien sur ses effets économiques que sur l’absence de revendications officielles. Il a souligné que cette chape de plomb a commencé à se fissurer en avril 2003, lorsque le Président Jean-Bertrand Aristide, dans un discours historique, a exigé réparation et restitution. Selon lui, cette prise de position a marqué un tournant : la fin du silence et le début d’un nouveau combat pour la justice historique.
Le professeur s’est ensuite penché sur les récentes avancées diplomatiques, notamment la décision du Président Emmanuel Macron d’instaurer une commission franco-haïtienne sur la question, à laquelle une commission haïtienne doit désormais répondre. « L’histoire est en train de prononcer son verdict », a-t-il déclaré, optimiste quant à une issue favorable. Il a conclu son intervention en lançant un appel à la mobilisation : « Que devons-nous faire maintenant ? »
La suite de la journée a mis en valeur la créativité et l’engagement des étudiants à travers des présentations régionales. Les étudiants de l’Artibonite ont livré une pièce de théâtre poignante retraçant les grandes étapes de la dette : de la colonisation à la demande de restitution. Le Nord-Est, de son côté, a mis l’accent sur les richesses naturelles du département et démontré comment les fonds de la dette auraient pu transformer le destin du pays. Enfin, le groupe des Nippes a proposé une performance artistique mêlant déclamation, musique et danse, illustrant la période esclavagiste et les espoirs liés à une éventuelle restitution.
Cette journée dense et émouvante a démontré que la mémoire historique peut devenir un puissant levier d’unité et d’engagement pour la jeunesse haïtienne. Plus qu’un devoir de mémoire, il s’agit désormais d’un appel à l’action.
Semaine Scientifique: Restitution et Réparation
L’Université de la Fondation Dr Aristide a lancé, ce lundi 12 mai à l’auditorium du campus, sa Semaine Scientifique, autour du thème : « Restitution et Réparation ». L’ouverture de cette manifestation intellectuelle et culturelle a été marquée par une cérémonie riche en émotions, en réflexions et en engagements.
Dans ses propos de circonstance, l’épouse du Président Jean-Bertrand Aristide, Mme Mildred Aristide, a ravivé la mémoire collective en rappelant un moment historique : la demande officielle de restitution formulée par le Président Aristide le 7 avril 2003. « Ce jour-là, présente en chair et en os à cette célébration, j’ai vibré avec fierté et en parfaite communion avec toutes les victimes de cette rançon inique. Combattus pour cette noble cause, mais jamais abattus par l’impatience, nous marchons résolument vers la restitution de cette double dette », a-t-elle déclaré, émue.
Affirmant avec conviction la légitimité de cette lutte, elle a souligné que la restitution des 150 millions de francs-or arrachés à Haïti ne relève ni de l’utopie ni d’une démarche vide de sens. « La restitution de cette dette vieille de 200 ans ne relève ni de l’utopie ni d’une requête creuse. Il s’agit d’une certitude irrécusable. Oui, le remboursement de cette rançon inique aura lieu. Tôt ou tard, Haiti recevra ses 150 millions de francs-or… », a-t-elle martelé.
À la suite du discours, l’orchestre de l’Université a offert une prestation musicale remarquable, prélude à un moment symbolique fort : trois étudiantes ont interprété une chanson engagée, tandis qu’un autre groupe défilait fièrement avec le bicolore haïtien, rendant hommage au Président Aristide, salué comme le « Père de la Restitution ».
Le bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, Me Patrick Pierre-Louis, a ensuite pris la parole pour proposer une réflexion profonde sur les fondements juridiques et historiques de la revendication. Selon lui, le droit a trop souvent été manipulé pour servir les intérêts des puissants. Il a rappelé que les colons français s’étaient appuyés sur un article de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 pour justifier leur demande d’indemnisation après l’indépendance haïtienne. « A l’origine, le droit a été pollué, parce qu’il est dit par les colons, et c’est ce qui explique la justification que les colonialistes se sont donnés pour accréditer la thèse qu’il y avait indemnité », a-t-il dit.
Il a conclu son intervention en invitant le public à s’approprier cette arme juridique pour renverser la logique coloniale. « Pour ma part, je ne renonce pas et il ne faut pas renoncer à la prétention du droit à l’égalité, à la prétention du droit à la restitution, à la prétention du droit à la réparation. Il s’agit de retourner le droit contre la manière dont il a été utilisé pour lui donner la force dialectique d’une arme, précisément pour réparer les torts qui ont été commis », a-t-il précisé.
La première journée s’est poursuivie avec les présentations des groupes d’étudiants issus des départements de l’Ouest, du Nord et du Sud-Est. Comme le veut la tradition de l’Université de la Fondation Dr Aristide, chaque groupe a mis en valeur des recherches originales en lien avec le thème retenu. Le groupe du Nord a notamment impressionné avec une chorégraphie expressive sur la chanson « Nou vle » d’Ansy Derose, symbolisant la résistance, la dignité et la soif de justice. Une étudiante a ensuite pris la parole pour plaider en faveur de la restitution, suivie d’un exposé éclairant sur les répercussions économiques passées et actuelles de cette dette imposée à la première République noire du monde.
Par cette journée inaugurale, l’Université de la Fondation Dr Aristide réaffirme sa volonté de contribuer activement aux débats de société qui engagent l’avenir du pays. Une semaine de savoirs, de mémoire et de luttes s’annonce, portée par une jeunesse consciente et déterminée à faire triompher la justice historique.
Un jeudi pas comme les autres à l’UNIFA : cap sur la restitution de la dette de l’indépendance
L’édition du « jeudi de l’UNIFA » du 10 mars 2025 n’avait rien d’ordinaire. Elle s’est inscrite dans une série de rencontres préparatoires à la Semaine scientifique de l’Université de la Fondation Dr Aristide, prévue du 12 au 17 mai 2025, autour du thème : « Restitution et Réparation : Deux cents ans après ».
Dans une salle attentive et déjà en effervescence, la Doyenne de la Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé, Dr Daphnée Benoît Delsoin a donné le ton. Avec une force tranquille, elle a rappelé l’essence même du combat historique de nos ancêtres : « En effet, il y a déjà plus de 225 ans depuis que, sur une île de la Caraïbe, des hommes et des femmes se sont mis ensemble pour prendre en main leur destin. Cette volonté de dire non à tous ceux qui n’avaient pas saisi le bien-fondé de l’existence humaine et ce besoin de recouvrer leur dignité, ont provoqué l’une des plus grandes batailles de l’humanité ».
Un pont a ensuite été dressé entre ce passé de lutte et une revendication contemporaine portée haut par l’ancien Président Jean-Bertrand Aristide. « Il y a aujourd’hui 21 ans, depuis que le Président Aristide allait oser exprimer haut et fort, à travers les mots ‘restitution et réparation’, cette volonté de réclamer. Depuis le 7 avril 2003, date à laquelle, le Président a officiellement formulé cette demande de restitution, un long chemin a été parcouru. Lors de la cérémonie de collation de diplômes, le dimanche 2 mars 2025, le Président l’a encore rappelé », a poursuivi la Doyenne. « Aujourd’hui, nous avons compris que ce cri de 2004 ne devait pas s’éteindre. Car ce qui avait été injustement infligé est devenu ce lourd fardeau qui continue à nuire à l’éclosion de cette nation ».
C’est dans cette dynamique de mémoire active et d’engagement intellectuel que les étudiants, regroupés par départements d’origine, ont été invités à entamer un travail en atelier. L’objectif : réfléchir, débattre, créer, imaginer des pistes de réflexion et des formes de restitution symbolique ou concrète de la dette dite de l’indépendance, en vue de les présenter durant la semaine scientifique.
Installés en cercles, les groupes se sont lancés avec enthousiasme dans cet exercice stimulant. Les idées fusaient, les débats étaient passionnés, l’ambiance, studieuse mais animée. À la fin de la séance, chaque département avait désigné trois représentants pour poursuivre l’aventure.
Ce jeudi-là à l’Université de la Fondation Dr Aristide, les voix du passé ont rencontré celles du présent. Une mémoire ravivée, une jeunesse engagée, et surtout, une volonté commune : amplifier le cri de 2004 pour qu’il ne se perde jamais dans le silence.
Décès de Me Mario Joseph
L’Université de la Fondation Dr Aristide, le cœur endeuillé, salue la mémoire d’un Membre de son Conseil d’Administration, Me Mario Joseph et adresse ses condoléances aux membres de sa famille, et à ses collègues du Bureau International des Avocats.
Défenseur acharné de la justice et de la dignité humaine, avocat d’une rare bravoure, Me Mario a été emporté trop tôt, à la suite d’un terrible accident de voiture.
Sensible à la souffrance des victimes du choléra et de l’injustice sociale, il n’a jamais hésité à affronter les dangers pour défendre ceux et celles dont les droits sont violés au quotidien.
Nous lui rendons un hommage solennel et lui exprimons notre profonde gratitude.
Au-delà de sa mort, unis par et pour la Patrie commune, la lutte pour le respect des droits de la personne se poursuivra à jamais.
Respè pou ou,
Mèt Mario, Frè nou!
Requiescat in pace!
Quand le « jeudi de l’UNIFA » illumine les trésors de la musique haïtienne
C’est autour du thème « La musique haitienne et ses particularités » que s’est tenu, ce jeudi, à l’auditorium de l’Université de la Fondation Dr Aristide, la dernière édition des « jeudi de l’UNIFA » pour le mois de mars 2025. Présentée par Geneviève Louissaint Boncy, musicienne talentueuse, cette conférence a captivé l’auditoire en explorant les singularités d’un patrimoine culturel aussi dynamique qu’envoûtant.
La soirée a débuté avec une prestation remarquable : une étudiante, accompagnée par la Chorale de l’UNIFA, a interprété « Ayiti se » de Mikaben, émouvant l’assistance par cette ode à l’amour de la patrie. Une performance qui a su mettre en lumière l’émotion et la fierté portées par les compositions nationales.
Dans son exposé, la pianiste a d’abord rappelé que la musique, « art d’harmoniser sons et silences de manière organisée », évolue selon les époques et les cultures. Mais la création haïtienne, a-t-elle souligné, se distingue par trois piliers majeurs : sa richesse, son authenticité et sa vibration fédératrice.
Née d’un métissage entre influences coloniales, africaines et indigènes, cette musique a donné naissance à une pluralité de genres – compas, racine, troubadour, meringue, les styles urbains comme le rap et le « rabòday », et la musique classique. La conférencière a retracé leur évolution, évoquant aussi l’essor des orchestres, passés de formations spontanées à des ensembles professionnels. Parmi les instruments emblématiques, le piano, le violon, ou encore la trompette occupent une place centrale dans ces compositions.
L’authenticité de ces rythmes réside dans leur singularité : « Contrairement aux autres musiques qui sont inspirées d’autres plus anciennes, on a su créer des sons propres à nous. Notre musique a des rythmes et des sons », a affirmé Mme Louissaint Boncy. Mais au-delà de l’art, la musique haïtienne agit comme une vibration fédératrice. « Elle ne se limite pas à un simple divertissement, elle est aussi un vecteur de la mémoire. C’est un élément qui est témoin de chaque époque », a-t-elle expliqué, soulignant son rôle social.
A la fin de la séance, la musicienne a encouragé les futurs professionnels à cultiver leur sensibilité artistique : « La musique peut-être un atout multi fonction pour vous qui serez des professionnels. Elle impacte sur la créativité et l’expression. […] Ce sont deux qualités qui peuvent être très importantes dans un milieu professionnel. »
Pour couronner l’événement, les membres de la Chorale ont partagé un moment convivial autour d’une collation offerte par l’administration. Une attention spéciale leur a été réservée : chacun recevra un bon pour des repas gratuits à la cafétéria durant une semaine, marque de reconnaissance pour leur contribution au développement de cette jeune structure.
Cette édition des « jeudi de l’UNIFA » a confirmé que la musique, miroir de l’âme haïtienne, reste un langage universel – à la fois héritage et promesse d’avenir.
AVIS : publication en ligne des Résultats des épreuves de connaissances de la 1ère session
Le Rectorat de l’Université informe les étudiants de la Faculté des sciences économiques et administratives (FSEA), que les résultats des évaluations de connaissances de la première session de l’année académique 2024-2025 sont désormais disponibles sur le site web de l’institution.
Les étudiants ayant satisfait aux exigences administratives peuvent consulter leurs résultats à l’adresse suivante : https://unifa-edu.info/