Pour un lendemain sans cancer du col en Haïti
‹‹ Pour un lendemain sans cancer du col en Haïti ››, c’est le sujet autour duquel s’articule la toute première conférence de cette quatrième journée de la Semaine Scientifique, l’intervention du Directeur médical de l’Hôpital de l’Université de la Fondation Dr Aristide, le Dr Joseph Edmond Pierre. C’est un sujet porteur d’espoir. Néanmoins, aussitôt ce moment d’ensemble de réflexions entamé, on peut facilement se rendre compte qu’elles s’apparentent presqu’à une utopie.
Car les chiffres empruntent, quant à eux un tout autre chemin : les données qui concernent la population féminine atteinte du cancer du col de l’utérus en Haïti ne sont guère réjouissantes. Selon une étude de l’OMS réalisée en 2021, plus de 10.000 cas de cancer du col de l’utérus ont été recensés en Haïti. En découlent 1.400 cas de décès. D’un autre côté, 90% des femmes sexuellement actives ont déjà une fois au moins contracté une infection.
Face au manque cruel de moyens dont souffre Haïti pour combattre ce sérieux problème, le Dr Joseph Edmond Pierre propose des éléments de solution. Le mieux serait, selon lui, d’encourager la vaccination contre le cancer du col de l’utérus et qu’en Haïti soit adoptée la prévention secondaire par le dépistage ; c’est-à-dire, suivre la stratégie proposée l’OMS qui consiste à dépister les femmes de 30 à 65 ans qui présentent des lésions cancéreuses, les soumettre à un traitement avant que le cancer atteigne le stade de cancer invasif et de cette façon, tenter de pallier aux dégâts de ce fléau qu’est le cancer du col de l’utérus en Haïti.
La présentation du rapport de l’Observatoire haïtien des crimes contre l’Humanité
Après la conférence du Dr Joseph Edmond Pierre, a lieu à la Salle Polyvalente, la présentation du rapport de l’Observatoire haïtien des crimes contre l’Humanité survenus en Haïti par Me Mario Joseph. Ce rapport intitulé ‹‹ Massacres cautionnés par l’Etat : règne de l’impunité en Haïti ›› a été publié le jeudi 22 avril dernier.
Pour exposer les grandes lignes du rapport, Me Mario Joseph parle des différents crimes commis de manière récurrente en Haïti au cours de ces derniers temps, dans les quartiers populaires et des zones spécifiques dits de non-droit dans le pays.
Selon l’Observatoire haïtien des crimes contre l’Humanité, représenté par Me Mario Joseph ce jeudi, les causes de ces massacres seraient d’ordre politique. Par ailleurs, ce dernier dénonce la passivité de l’Etat, des instances concernées par cette situation qui met constamment en branle le pays.
A la fin de sa présentation, il fait le rappel sur la nécessité de l’implication de l’appareil judiciaire pour l’ouverture d’une enquête et de chaque citoyen et citoyenne en vue de mettre fin au cycle du règne de l’impunité en Haïti.
Des saveurs du Droit… pour la bonne marche de la société
Trois groupes d’étudiants.es assurent la suite de la programmation de l’après-midi. Le premier groupe est une délégation de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de l’Université d’Etat d’Haïti. Cette délégation fait la description et l’historicité de leur Faculté fondée en 1940. Elle poursuit en plaidant en faveur de l’importance du Droit dans la régulation des sociétés notamment par la création des lois. Les lois, soutient ce groupe d’étudiants.es, sont créées par la société et les lois régulent la société.
Elle en profite pour montrer la pluralité des carrières auxquelles peuvent mener des études de Droit en citant comme exemples des personnalités haïtiennes influentes ayant une formation en Droit.
Le Droit sert à contrecarrer les dérives de la société. A empêcher les torts, et si trop tard, à rectifier le tir en exigeant réparations et punitions à qui de droit par la voie des procès. La simulation de procès des étudiants.es de la Faculté de Sciences Juridiques et Politiques de l’UNIFA qui fait suite au groupe précédent ne saurait le prouver plus clairement : une femme voulant quitter le pays pour cause d’insécurité est victime d’escroquerie par une autre femme qui dit être responsable d’une agence de voyage alors que cela est faux. L’affaire est portée devant le Tribunal. Et les mesures sont prises à l’égard des deux parties.
De la santé dentaire…
La Faculté d’Odontologie met fin à la programmation de cette quatrième journée avec un exposé sur la prévention en Odontologie ainsi qu’une projection des séances de pratique à la Clinique dentaire de la Fondation Dr Aristide.
Une étude sur la sculpture des dents et les principes d’hygiène buccale comme premières dispositions pour une bonne santé dentaire ont servi de prélude à cette causerie sur les autres moyens de préventions et des modes opératoires en Odontologie : détartrage, prophylaxie, scellement des puits et fissures, orthodontie préventive, freinectomie labiale.