Toutes les espèces vivantes ont en commun un besoin primordial de se nourrir pour survivre, mais pour l’homme, ce besoin est quotidien et incontournable. Disponible, accessible, en quantité suffisante pour la génération actuelle et durable dans le temps pour la survie des générations futures, telles sont les caractéristiques essentielles du droit à l’alimentation.
Au-delà de ces particularités, un constat s’impose, contrairement à d’autres espèces vivantes, ce droit à la nourriture inaliénable pour l’homme, car crucial pour l’exercice de tous les autres droits, ne semble pas toujours être entériné par et pour tous dans certaines sociétés.
Le « jeudi de l’UNIFA » à l’avant-veille du 16 décembre, a accueilli à l’auditorium du campus, M. Joel Vorbe, un passionné, un érudit du domaine de l’alimentation. Cette date mémorable dans l’histoire de notre nation il y a déjà 33 ans, impose une réflexion autour de l’essentiel : à la recherche d’un lendemain meilleur. Avec M. Vorbe, la communauté Unifariste a eu l’opportunité de faire un tour d’horizon sur le premier des droits : le droit à la nourriture.
Ce 14 décembre 2023, le « jeudi de l’UNIFA » a été marqué par une conférence mémorable à l’auditorium du campus. M. Joel Vorbe, un érudit du domaine de l’alimentation, a produit une réflexion approfondie sur le « droit à la nourriture » à l’avant-veille du 16 décembre, une date qui reste gravée dans l’histoire de notre nation depuis maintenant 33 ans.
M. Joel Vorbe, diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion Hôtelière à Paris, a apporté son expertise pour éclairer la communauté Unifariste sur le premier des droits fondamentaux : le droit à la nourriture. La journée électorale du 16 décembre 1990 – marquant la première élection libre, honnête et démocratique du pays – a servi de toile de fond à cette réflexion sur la recherche d’un avenir meilleur. A rappeler que, lors de cet événement politique, le Président Aristide proclama : « tout moun se moun, fòk gen manje pou tout moun».
Au début de son intervention, M. Vorbe a exprimé son étonnement face à la réalité persistante en 2023 où le droit à la nourriture est encore considéré comme un luxe, inatteignable pour la majorité. « Qui l’eut cru qu’en 2023, nous parlons encore du droit à la nourriture comme un luxe, comme quelque chose où la majorité n’a pas accès », a-t-il dit.
L’intervenant a ensuite évoqué le passé agricole glorieux d’Haïti, qui produisait autrefois de la canne-à-sucre, du café, du cacao et du coton. Il a mis en lumière l’impact négatif de l’imposition par la France d’une dette d’indépendance, marquant le déclin de l’agriculture haïtienne.
Après avoir revisité l’histoire, M. Vorbe a dressé un tableau sombre de la situation alimentaire actuelle. Il a souligné que la première république noire est confrontée à une grave insécurité alimentaire, avec 45% de la population en situation d’insécurité alimentaire grave. Selon lui, cette situation découle du manque de responsabilité de l’État pour protéger le droit à la nourriture, ainsi que de la gangstérisation du pays, entrainant la chute de la production agricole.
Le conférencier a pointé du doigt le manque d’approfondissement du droit à l’alimentation dans le droit haïtien, en particulier dans l’article 22 de la constitution de 1987, qui le mentionne de manière vague à côté d’autres droits. Il a toutefois rappelé que ce droit a été ratifié par Haïti à la convention des droits de l’homme, garantissant ainsi le droit à un repas trois fois par jour.
A la fin de la conférence, M. Vorbe a incité la communauté Unifariste à réfléchir sur l’application réelle de ce droit fondamental. Il a rappelé que le 16 décembre 1990 marquait le début d’une nouvelle ère pour Haïti, où l’équité et les droits fondamentaux pour tous étaient mis en avant. À l’intérieur de l’UNIFA, il a souligné la possibilité d’offrir le droit à la santé, à l’éducation et à la nourriture à travers les différentes facultés. L’orateur a, par ailleurs, conclu son intervention en prodiguant des conseils aux étudiants, les encourageant à collaborer pour contribuer au développement du pays et à exercer le droit à la nourriture en Haïti.
Ce « jeudi de l’UNIFA » a été un moment de réflexion significatif sur les enjeux actuels et la responsabilité collective envers le droit à la nourriture.