C’est autour du thème « La musique haitienne et ses particularités » que s’est tenu, ce jeudi, à l’auditorium de l’Université de la Fondation Dr Aristide, la dernière édition des « jeudi de l’UNIFA » pour le mois de mars 2025. Présentée par Geneviève Louissaint Boncy, musicienne talentueuse, cette conférence a captivé l’auditoire en explorant les singularités d’un patrimoine culturel aussi dynamique qu’envoûtant.
La soirée a débuté avec une prestation remarquable : une étudiante, accompagnée par la Chorale de l’UNIFA, a interprété « Ayiti se » de Mikaben, émouvant l’assistance par cette ode à l’amour de la patrie. Une performance qui a su mettre en lumière l’émotion et la fierté portées par les compositions nationales.
Dans son exposé, la pianiste a d’abord rappelé que la musique, « art d’harmoniser sons et silences de manière organisée », évolue selon les époques et les cultures. Mais la création haïtienne, a-t-elle souligné, se distingue par trois piliers majeurs : sa richesse, son authenticité et sa vibration fédératrice.
Née d’un métissage entre influences coloniales, africaines et indigènes, cette musique a donné naissance à une pluralité de genres – compas, racine, troubadour, meringue, les styles urbains comme le rap et le « rabòday », et la musique classique. La conférencière a retracé leur évolution, évoquant aussi l’essor des orchestres, passés de formations spontanées à des ensembles professionnels. Parmi les instruments emblématiques, le piano, le violon, ou encore la trompette occupent une place centrale dans ces compositions.
L’authenticité de ces rythmes réside dans leur singularité : « Contrairement aux autres musiques qui sont inspirées d’autres plus anciennes, on a su créer des sons propres à nous. Notre musique a des rythmes et des sons », a affirmé Mme Louissaint Boncy. Mais au-delà de l’art, la musique haïtienne agit comme une vibration fédératrice. « Elle ne se limite pas à un simple divertissement, elle est aussi un vecteur de la mémoire. C’est un élément qui est témoin de chaque époque », a-t-elle expliqué, soulignant son rôle social.
A la fin de la séance, la musicienne a encouragé les futurs professionnels à cultiver leur sensibilité artistique : « La musique peut-être un atout multi fonction pour vous qui serez des professionnels. Elle impacte sur la créativité et l’expression. […] Ce sont deux qualités qui peuvent être très importantes dans un milieu professionnel. »
Pour couronner l’événement, les membres de la Chorale ont partagé un moment convivial autour d’une collation offerte par l’administration. Une attention spéciale leur a été réservée : chacun recevra un bon pour des repas gratuits à la cafétéria durant une semaine, marque de reconnaissance pour leur contribution au développement de cette jeune structure.
Cette édition des « jeudi de l’UNIFA » a confirmé que la musique, miroir de l’âme haïtienne, reste un langage universel – à la fois héritage et promesse d’avenir.