Mesdames, Messieurs,
Distingués Membres du Rectorat, des Décanats et du Corps professoral,
Chers Unifaristes,
Je suis ravie de joindre ma voix à celle du Président de l’Universtité, pour vous souhaiter une chaleureuse
Bienvenue à
l’ouverture de notre semaine scientifique.
A l’ombre de notre drapeau, nos recherches graviteront autour de deux mots-clés: Restitution et Réparation.
Que nous sommes heureux et heureuses d’adresser un cordial salut à notre invité spécial, Me Patrick Pierre-Louis, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-Prince!
A vous, Monsieur le Bâtonnier qui avez consacré du temps pour nous honorer de votre présence et embrasser
cette noble cause qui transcende les frontières et les générations, nous exprimons notre gratitude par un standing ovation.
Anpil anpil kòbèy remèsiman pou chak moun ki patisipe nan reyalize kokenn semenn syantifik sa a.
Bravo pou nou!
Le 7 Avril 2003, le P Aristide avait officiellement formulé cette demande de Restitution. Ce jour-là, présente en chair et en os à cette célébration, j’ai vibré avec fierté et en parfaite communion avec toutes les victimes de cette rançon inique. Combattus pour cette noble cause, mais jamais abattus par l’impatience, nous marchons résolument vers la restitution de cette double dette.
La Restitution de cette dette vieille de 200 ans ne relève ni de l’utopie, ni d’une requête creuse. Il s’agit d’une certitude irrécusable. Oui, le remboursement de cette rançon inique aura lieu. Oui, tôt ou tard, Haïti recevra ces 150 millions de francs-or extorqués à une nation libre, affranchie au prix du sang.
7 avril 2003, P Aristide te egzije 21 milya dola vèt, jodia lajan an fè pitit. Enterè yo tèlman ap monte monte, pa sezi si kouran 21 milya a tounen yon kouran 210.
L’esclavage a broyé les entrailles de nos ancêtres. La rançon nous a condamnés tous à cette misère infrahumaine, vieille de plus de 200 ans. Aujourd’hui, fièrement debout entre science et conscience, préparons la renaissance de notre chère patrie.
Puisse chaque citoyen, citoyenne, analphabète ou intellectuel, s’approprier cette noble cause.
A vous tous, je souhaite une excellente semaine scientifique!
Merci
L’Université de la Fondation Dr Aristide a lancé, ce lundi 12 mai à l’auditorium du campus, sa Semaine Scientifique, autour du thème : « Restitution et Réparation ». L’ouverture de cette manifestation intellectuelle et culturelle a été marquée par une cérémonie riche en émotions, en réflexions et en engagements.
Dans ses propos de circonstance, l’épouse du Président Jean-Bertrand Aristide, Mme Mildred Aristide, a ravivé la mémoire collective en rappelant un moment historique : la demande officielle de restitution formulée par le Président Aristide le 7 avril 2003. « Ce jour-là, présente en chair et en os à cette célébration, j’ai vibré avec fierté et en parfaite communion avec toutes les victimes de cette rançon inique. Combattus pour cette noble cause, mais jamais abattus par l’impatience, nous marchons résolument vers la restitution de cette double dette », a-t-elle déclaré, émue.
Affirmant avec conviction la légitimité de cette lutte, elle a souligné que la restitution des 150 millions de francs-or arrachés à Haïti ne relève ni de l’utopie ni d’une démarche vide de sens. « La restitution de cette dette vieille de 200 ans ne relève ni de l’utopie ni d’une requête creuse. Il s’agit d’une certitude irrécusable. Oui, le remboursement de cette rançon inique aura lieu. Tôt ou tard, Haiti recevra ses 150 millions de francs-or… », a-t-elle martelé.
À la suite du discours, l’orchestre de l’Université a offert une prestation musicale remarquable, prélude à un moment symbolique fort : trois étudiantes ont interprété une chanson engagée, tandis qu’un autre groupe défilait fièrement avec le bicolore haïtien, rendant hommage au Président Aristide, salué comme le « Père de la Restitution ».
Le bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince, Me Patrick Pierre-Louis, a ensuite pris la parole pour proposer une réflexion profonde sur les fondements juridiques et historiques de la revendication. Selon lui, le droit a trop souvent été manipulé pour servir les intérêts des puissants. Il a rappelé que les colons français s’étaient appuyés sur un article de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 pour justifier leur demande d’indemnisation après l’indépendance haïtienne. « A l’origine, le droit a été pollué, parce qu’il est dit par les colons, et c’est ce qui explique la justification que les colonialistes se sont donnés pour accréditer la thèse qu’il y avait indemnité », a-t-il dit.
Il a conclu son intervention en invitant le public à s’approprier cette arme juridique pour renverser la logique coloniale. « Pour ma part, je ne renonce pas et il ne faut pas renoncer à la prétention du droit à l’égalité, à la prétention du droit à la restitution, à la prétention du droit à la réparation. Il s’agit de retourner le droit contre la manière dont il a été utilisé pour lui donner la force dialectique d’une arme, précisément pour réparer les torts qui ont été commis », a-t-il précisé.
La première journée s’est poursuivie avec les présentations des groupes d’étudiants issus des départements de l’Ouest, du Nord et du Sud-Est. Comme le veut la tradition de l’Université de la Fondation Dr Aristide, chaque groupe a mis en valeur des recherches originales en lien avec le thème retenu. Le groupe du Nord a notamment impressionné avec une chorégraphie expressive sur la chanson « Nou vle » d’Ansy Derose, symbolisant la résistance, la dignité et la soif de justice. Une étudiante a ensuite pris la parole pour plaider en faveur de la restitution, suivie d’un exposé éclairant sur les répercussions économiques passées et actuelles de cette dette imposée à la première République noire du monde.
Par cette journée inaugurale, l’Université de la Fondation Dr Aristide réaffirme sa volonté de contribuer activement aux débats de société qui engagent l’avenir du pays. Une semaine de savoirs, de mémoire et de luttes s’annonce, portée par une jeunesse consciente et déterminée à faire triompher la justice historique.