L’étudiante Wideline Clerjoux a soutenu avec succès, le mercredi 3 mai 2023, son mémoire de sortie intitulé « De l’ineffectivité de la protection sociale de la famille en Haïti : regard sur la monoparentalité », en vue de l’obtention du grade de Licencié en Sciences Juridiques. Les résultats de cette recherche montrent l’insuffisance des textes spécifiques à la monoparentalité et l’inapplication des normes juridiques portant sur la protection sociale des familles en Haïti.
Dans le cadre de ce travail, Wideline pose le problème selon lequel les familles, de façon générale, restent livrées à elle-même sans aucune assistance de la part de l’Etat haïtien. Les familles monoparentales, de leur côté, forment le groupe le plus vulnérable. Elles représentent 60% des familles en Haïti et font face à de nombreuses difficultés, notamment : la délinquance et la domesticité. 54% d’entre elles sont pauvres. Créées par la loi du 28 août 1967, les institutions devant prendre en charge ces familles, selon l’étudiante en droit, sont atrophiées par des faiblesses structurelles fonctionnelles.
L’impétrante cherche à approfondir trois questions dans le cadre de l’étude. Elle se demande d’abord si l’application des textes juridiques portant sur la protection sociale ne devrait pas conduire à une meilleure protection des familles monoparentales. Elle se pose ensuite la question : qu’est-ce qui contrarie l’effectivité des normes juridiques portant sur la protection sociale en Haïti ? En dernier lieu, elle s’interroge sur la responsabilité de l’Etat haïtien envers la famille de façon générale et la famille monoparentale de façon particulière.
Wideline émet l’hypothèse selon laquelle l’ineffectivité de la protection sociale des familles en Haïti est due à des obstacles structurés au sein de l’Etat haïtien. Son travail vise de manière générale à favoriser une meilleure protection sociale des familles dans le pays. Spécifiquement, il cherche à : présenter les causes de la monoparentalité des familles, identifier les obstacles à l’effectivité de leur protection sociale et présenter les cadres légal et institutionnel de la protection sociale en Haïti.
Pour atteindre ces objectifs, elle a utilisé quatre méthodes – à savoir : les méthodes historique, documentaire, analytique et alphanumérique – et a divisé le travail en deux grandes parties. Chaque partie comporte deux chapitres. Dans la première, elle présente le cadre théorique de la monoparentalité et de l’effectivité de la protection sociale. Dans la seconde, elle passe en revue les obstacles à l’effectivité des normes portant sur la protection sociale des familles en Haïti.
Comme recommandation, l’étudiante propose à l’Etat haïtien de créer des emplois et d’attribuer des allocations spécifiques à la famille monoparentale. Elle pense que la protection sociale des familles nécessite un changement au niveau juridique, social et économique.
Après délibération des membres du jury, le mémoire a été accepté. Ce qui confère à l’impétrante le grade de Licencié en Sciences Juridiques. Un titre qui lui permettra de poursuivre sa carrière et de se mettre au service du développement de notre Chère Haïti.