Jeudi de l’UNIFA
Jeudi de l’UNIFA
Commémoration, à l’UNIFA, du quatorzième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010
La communauté de l’Université de la Fondation Dr Aristide s’est réunie avec émotion à la « Place Dignité », ce 11 janvier, pour commémorer les quatorze ans du séisme de 2010. Organisé chaque année par l’UNIFA, cet événement est une occasion pour les proches des disparus de la grande famille unifariste de se recueillir et de se souvenir.
La cérémonie a démarré à 11 heures par une traditionnelle marche pleine de solennité. Celle-ci a débuté à l’auditorium et s’est dirigée vers la Place Dignité. Des étudiants portant des ballons gonflables blancs et des bougies allumées ont guidé la procession.
Sur la Place Dignité, les participants ont formé un cercle, déposant des bougies sur une table recouverte d’un tissu blanc, en signe de respect. Le Révérend Père Wesner Nérée, Responsable de discipline à l’Université de la Fondation Dr Aristide, a ouvert la cérémonie avec des mots empreints de réflexion et de mémoire.
« 2010-2024, cela fait quatorze ans déjà depuis qu’un tremblement de terre ravageur qui n’a duré que 35 secondes avait frappé notre pays à travers les départements de l’Ouest et du Sud-Est. En effet, il a fallu 35 secondes pour que nous enregistrions plus de deux cent cinquante mille personnes tuées ou portées disparues. Il a fallu 35 secondes pour assister à l’effondrement de bâtiments et locaux symbolisant l’Etat, le monde religieux, le monde politique, éducatif, hospitalier et j’en passe », a rappelé le prêtre.
« A la veille de cette date qui ne doit pas être oublié, la grande famille de l’UNIFA se rassemble sur cette place pour un exercice et un devoir de mémoire. Exercice de mémoire pour nous souvenir et rendre hommage à toutes les victimes de ce séisme : nos parents, nos amis, nos collègues, nos confrères, nos collaborateurs, nos collaboratrices, mais aussi celles et ceux dont nous ignorions leur existence », a-t-il ajouté.
Le Responsable de discipline a également souligné l’importance de l’exercice de mémoire pour rester vigilant face aux catastrophes naturelles qui menacent Haïti. « Un exercice et un devoir de mémoire pour nous inciter à la vigilance et nous aider à prendre conscience et nous sensibiliser davantage au comportement à adopter pour réduire au maximum les conséquences ou limiter les dégâts dans l’éventualité d’autres catastrophes naturelles, puisque notre pays est traversé de plusieurs failles sismiques et placé sous la trajectoire des cyclones, tempêtes et ouragans. »
Père Nérée a, par la suite, cité les noms de proches de l’Université de la Fondation Dr Aristide qui ont été victimes du séisme. À chaque nom, un ballon a été lâché. Et, à la fin de la commémoration, des étudiants ont relâché des colombes. « Les colombes de couleur blanche symbolisent la pureté de nos rêves », précisa-t-il.
Cette cérémonie de commémoration à l’UNIFA n’est pas seulement une occasion de se souvenir du passé douloureux, mais aussi un appel à l’action pour construire un avenir plus fort et résilient.
Le droit à la nourriture : 16 décembre 1990 – 16 décembre 2023
Toutes les espèces vivantes ont en commun un besoin primordial de se nourrir pour survivre, mais pour l’homme, ce besoin est quotidien et incontournable. Disponible, accessible, en quantité suffisante pour la génération actuelle et durable dans le temps pour la survie des générations futures, telles sont les caractéristiques essentielles du droit à l’alimentation.
Au-delà de ces particularités, un constat s’impose, contrairement à d’autres espèces vivantes, ce droit à la nourriture inaliénable pour l’homme, car crucial pour l’exercice de tous les autres droits, ne semble pas toujours être entériné par et pour tous dans certaines sociétés.
Le « jeudi de l’UNIFA » à l’avant-veille du 16 décembre, a accueilli à l’auditorium du campus, M. Joel Vorbe, un passionné, un érudit du domaine de l’alimentation. Cette date mémorable dans l’histoire de notre nation il y a déjà 33 ans, impose une réflexion autour de l’essentiel : à la recherche d’un lendemain meilleur. Avec M. Vorbe, la communauté Unifariste a eu l’opportunité de faire un tour d’horizon sur le premier des droits : le droit à la nourriture.
Ce 14 décembre 2023, le « jeudi de l’UNIFA » a été marqué par une conférence mémorable à l’auditorium du campus. M. Joel Vorbe, un érudit du domaine de l’alimentation, a produit une réflexion approfondie sur le « droit à la nourriture » à l’avant-veille du 16 décembre, une date qui reste gravée dans l’histoire de notre nation depuis maintenant 33 ans.
M. Joel Vorbe, diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion Hôtelière à Paris, a apporté son expertise pour éclairer la communauté Unifariste sur le premier des droits fondamentaux : le droit à la nourriture. La journée électorale du 16 décembre 1990 – marquant la première élection libre, honnête et démocratique du pays – a servi de toile de fond à cette réflexion sur la recherche d’un avenir meilleur. A rappeler que, lors de cet événement politique, le Président Aristide proclama : « tout moun se moun, fòk gen manje pou tout moun».
Au début de son intervention, M. Vorbe a exprimé son étonnement face à la réalité persistante en 2023 où le droit à la nourriture est encore considéré comme un luxe, inatteignable pour la majorité. « Qui l’eut cru qu’en 2023, nous parlons encore du droit à la nourriture comme un luxe, comme quelque chose où la majorité n’a pas accès », a-t-il dit.
L’intervenant a ensuite évoqué le passé agricole glorieux d’Haïti, qui produisait autrefois de la canne-à-sucre, du café, du cacao et du coton. Il a mis en lumière l’impact négatif de l’imposition par la France d’une dette d’indépendance, marquant le déclin de l’agriculture haïtienne.
Après avoir revisité l’histoire, M. Vorbe a dressé un tableau sombre de la situation alimentaire actuelle. Il a souligné que la première république noire est confrontée à une grave insécurité alimentaire, avec 45% de la population en situation d’insécurité alimentaire grave. Selon lui, cette situation découle du manque de responsabilité de l’État pour protéger le droit à la nourriture, ainsi que de la gangstérisation du pays, entrainant la chute de la production agricole.
Le conférencier a pointé du doigt le manque d’approfondissement du droit à l’alimentation dans le droit haïtien, en particulier dans l’article 22 de la constitution de 1987, qui le mentionne de manière vague à côté d’autres droits. Il a toutefois rappelé que ce droit a été ratifié par Haïti à la convention des droits de l’homme, garantissant ainsi le droit à un repas trois fois par jour.
A la fin de la conférence, M. Vorbe a incité la communauté Unifariste à réfléchir sur l’application réelle de ce droit fondamental. Il a rappelé que le 16 décembre 1990 marquait le début d’une nouvelle ère pour Haïti, où l’équité et les droits fondamentaux pour tous étaient mis en avant. À l’intérieur de l’UNIFA, il a souligné la possibilité d’offrir le droit à la santé, à l’éducation et à la nourriture à travers les différentes facultés. L’orateur a, par ailleurs, conclu son intervention en prodiguant des conseils aux étudiants, les encourageant à collaborer pour contribuer au développement du pays et à exercer le droit à la nourriture en Haïti.
Ce « jeudi de l’UNIFA » a été un moment de réflexion significatif sur les enjeux actuels et la responsabilité collective envers le droit à la nourriture.
La situation catastrophique de l’environnement en Haïti, un défi majeur à relever pour s’assurer de l’avenir de la nation haïtienne
Coupures intempestives de bois, exploitation abusive des carrières de roche et de sable, mauvaise gestion des détritus, tous ces facteurs contribuent à cette véritable débâcle écologique que confronte aujourd’hui la communauté haïtienne. L’indifférence citoyenne devant ce fléau, a pour conséquences des montagnes dénudées, l’érosion, des alluvions en période pluvieuse… Sommes-nous imbus de l’étendue du problème ? Y-aurait-il une solution optimale pour faire face à ce spectre apocalyptique qui nous guette ?
L’Ambassadeur Anthony Dessources, l’invité du jeudi de l’UNIFA du 7 décembre à l’auditorium du campus, a abordé ce sujet si sensible et déterminant pour la survie de toute une nation.
C’est autour du thème « La situation catastrophique de l’environnement en Haïti, un défi majeur à relever pour s’assurer de l’avenir de la nation haïtienne » que s’est déroulé hier, à l’auditorium du campus, le premier « jeudi de l’UNIFA » du mois de décembre 2023. Présentée par l’Ambassadeur Anthony Dessources, cette conférence a exposé les problèmes de notre environnement, leurs conséquences et les mesures à adopter pour sortir de cette débâcle écologique
Dans son exposé, l’Ingénieur-agronome Dessources a commencé par définir l’environnement comme étant tout ce qui entoure l’homme. Il a ensuite entrepris une rétrospective de la dégradation de l’environnement en Haïti, soulignant que, lors de l’arrivée de Christophe Colomb, l’île jouissait d’une couverture forestière estimée à 80%. Cependant, cette abondance a été rapidement altérée par la déforestation, initiée timidement par les Espagnols, mais amplifiée par les colons français à la fin du 17ème siècle pour l’expansion de la culture de la canne à sucre et du café.
L’ancien membre du cabinet du Président Jean Bertrand Aristide a exposé avec perspicacité les défis actuels auxquels Haïti est confrontée sur le plan environnemental. Il a révélé que la couverture végétale du pays est maintenant réduite à 1,4%, une chute vertigineuse depuis l’époque de Christophe Colomb. De plus, la déforestation intensive a entraîné une perte de 40 millions de tonnes métriques de sol arable, alimentant ainsi l’érosion.
Les problèmes contemporains incluent une gestion inefficace des déchets solides, avec une production quotidienne de 6 600 tonnes de déchets en Haïti. « Cette incapacité a collecté les déchets a conduit certaines populations pour s’en débarrasser à y mettre le feu, une pratique naturellement nocive pour la santé », a-t-il indiqué. La dégradation rapide des ressources en eau a également été soulignée comme une menace sérieuse.
La cause principale de la faible couverture forestière du territoire haïtien, selon l’Ambassadeur, est la coupe effrénée des arbres pour la production de bois de chauffage, pour la cuisson, la blanchisserie, la boulangerie, la distillerie, etc. « Le charbon de bois est le combustible le plus utilisé par les ménages haïtiens. La production du charbon de bois représente 72% des besoins énergétiques du pays », a-t-il dévoilé.
Les conséquences de la faible couverture forestière ont été clairement exposées par le conférencier, mettant en lumière l’érosion des sols, la diminution du débit des principaux cours d’eau, le faible approvisionnement en eau des populations, la baisse du rendement des cultures agricoles et du revenu des agriculteurs, et la disparition de certaines espèces animales et végétales.
Cependant, Agr. Dessources a conclu son exposé en proposant des solutions constructives pour améliorer la situation environnementale en Haïti. Il a souligné l’importance de l’éducation environnementale, de l’adoption de pratiques durables, de l’implication du secteur privé des affaires et de l’investissement dans l’humain. Il a plaidé pour une gestion responsable des ressources naturelles, la reforestation, et la mise en œuvre de politiques environnementales rigoureuses pour inverser la tendance alarmante.
Somme toute, cette conférence a mis en lumière la gravité de la situation environnementale en Haïti et a appelé à une action immédiate. Ses propositions réfléchies ouvrent la voie à une réflexion collective sur la façon de préserver l’avenir de la nation haïtienne face à ces défis environnementaux cruciaux.
Comprendre l’Intelligence Artificielle
À l’heure de l’Intelligence artificielle
L’être humain, contrairement aux autres espèces sur terre, est dit intelligent car il est capable de comprendre, de raisonner et de finalement porter un jugement. Fort de ces atouts, il pense et trouve des solutions aux problèmes posés ou il est capable de créer ce qui, après réflexion, manque pour améliorer ou enrichir son existence. Cette supériorité de l’homme est en train d’être questionnée avec l’arrivée de l’Intelligence artificielle. Cette dernière, à la fois, fascine et fait peur.
L’intelligence humaine serait-elle dépassée ? L’homme serait-il en train d’opter pour une alternative à la pensée humaine ?
Le « jeudi de l’UNIFA » du jeudi 30 novembre a accueilli à l’auditorium du campus, le Doyen de la Faculté de Génie et de l’Architecture, l’Ing Evens Toussaint, pour permettre à la communauté unifariste de mieux saisir la réalité et les contours de l’intelligence artificielle.
Ce jeudi 30 novembre, l’intelligence artificielle a été au centre des réflexions à l’auditorium de l’Université de la Fondation Dr Aristide. En effet, la dernière session des « jeudi de l’UNIFA » pour le mois de novembre 2023 a été marquée par une exploration du thème « Comprendre l’intelligence artificielle : avantages et inconvénients ». Dans le cadre de cette conférence, l’intervenant, Ingénieur Evens Toussaint, Doyen de la Faculté de Génie et de l’Architecture, a livré, de manière éloquente, une présentation approfondie et engageante sur ce thème qui ne cesse de dominer les esprits.
Ingénieur Toussaint a amorcé son intervention en montrant son intérêt pour ce sujet brûlant d’actualité. Il a pris le temps d’expliquer clairement ce qu’est l’intelligence artificielle. Comme c’est un concept difficile à définir, il a mis en avant son objectif premier qui consiste à créer des systèmes capables d’effectuer des tâches nécessitant de l’intelligence.
Le Doyen s’est ensuite plongé profondément dans les composantes de l’IA, mettant en lumière les différentes catégories. Selon lui, il y a deux types d’intelligence artificielle : l’IA faible et l’IA forte. L’IA dite faible est spécialisée. Elle a été entrainée dans un domaine spécifique. Par contre, elle ne peut pas utiliser ce qu’elle a appris pour le transposer dans un autre domaine. L’orateur a illustré ses propos avec des exemples concrets d’application de l’IA dans certains domaines.
Concernant l’IA forte, l’Ingénieur Toussaint a souligné que nous ne sommes pas encore arrivés à ce niveau. « L’IA serait forte, c’est quand le système peut raisonner. C’est quand il peut adapter ses connaissances dans d’autres situations et raisonner de manière autonome », a-t-il révélé.
Le conférencier a, par la suite, retracé l’histoire de l’IA. Il a offert une rétrospective captivante de l’évolution de cette dernière, depuis ses débuts dans les années 1950 jusqu’à son développement contemporain. Il a souligné les étapes majeures, les avancées technologiques et les moments clés qui ont façonné cette discipline en constante évolution.
Les avantages de l’IA ont été présentés de manière exhaustive, couvrant des domaines tels que la production agricole, la prise de décision plus intelligente, l’innovation médicale, et l’amélioration de la qualité de vie. L’intervenant a, d’un autre côté, abordé les préoccupations légitimes entourant l’IA, notamment les questions éthiques liées à la discrimination algorithmique et à l’impact potentiel sur l’emploi.
La conférence « Intelligence Artificielle : Avantages et Inconvénients » a été une exploration éclairante et éclairée de ce domaine en constante évolution. Ingénieur Evens Toussaint a réussi à équilibrer les perspectives, en offrant à l’auditoire une compréhension nuancée des enjeux entourant l’IA.
Ce jeudi de l’UNIFA a pleinement répondu à son objectif dans la mesure où il a permis à la communauté Unifariste de mieux discerner les contours de l’intelligence artificielle. L’Université de la Fondation Dr Aristide, en organisant cette session, a démontré une fois de plus son engagement à fournir une plateforme éducative permettant d’aborder des sujets de pointe et d’encourager une pensée critique parmi ses étudiants et le public en général.
Aspect juridique du canal d’irrigation sur la rivière Massacre
L’Initiative citoyenne face à la législation
La construction du canal sur la rivière massacre, est perçue comme une noble initiative, embrassée par toute une communauté. Cet engouement ne s’est pas enlisé dans les méandres et intrications des lois nationales et internationales, mais plutôt s’est étendu à la nation, supportée par sa diaspora. Ainsi se crée une ambivalence. Vox populi vox Dei, la voix du peuple est la voix de Dieu. Cependant, l’homme quoique né libre, avec le droit de rechercher son bien-être, vit dans un monde régi par des lois ; jusqu’où peut-il aller dans sa quête d’un idéal ? Une quelconque entité étatique : mairie, ministère de l’environnement, ministère des travaux publics, a-t-elle le mot du droit ?
Ce Jeudi 23 novembre 2023, à 11 heures à l’auditorium du campus, un Juriste originaire de la région concernée, Professeur d’Université, Me Raphaël Emmanuel, a offert à la communauté unifariste un « éclairage juridique » sur cette activité, porteuse d’espoir pour toute une nation.
Le « jeudi de l’UNIFA » de cette semaine a mis en lumière un sujet crucial, d’actualité et d’intérêt national, à savoir : « L’aspect juridique du canal d’irrigation sur la rivière Massacre ». Prononcée par le professeur de droit administratif, Me Emmanuel Raphaël, cette conférence a apporté un éclairage essentiel sur les implications légales entourant les travaux en cours.
En effet, depuis plusieurs mois, les citoyens de Ouanaminthe, dans le nord-est d’Haïti, ont pris l’initiative de poursuivre les travaux du canal d’irrigation initiés en 2018 par l’Etat haïtien. Alimentée par la rivière Massacre, cette infrastructure hydraulique vise à irriguer plus de 3 000 hectares de terres dans la plaine de Maribaroux.
Intervenant sur cette question, le Professeur Emmanuel Raphaël, spécialiste en droit interne, a d’entrée de jeu expliqué que le canal en construction peut être abordé tant sur le plan du droit international que du droit national. Dans le cadre de cet exposé, il a déclaré avoir opté pour une analyse basée sur le droit interne.
Selon Me Raphaël, le domaine national, autrement dit tout ce qui appartient à l’Etat, est divisé en deux catégories de bien : domaine public et domaine privé de l’Etat. Le domaine public de l’Etat, d’après lui, c’est l’ensemble des choses qui ne sont pas susceptibles d’être appropriées par quelqu’un, et même par l’Etat, et dont nous avons la jouissance commune. Cette notion a été définie par la loi du 22 septembre 1964.
Le professeur a pris le temps d’énumérer, suivant l’article 2 de la loi précitée, les biens faisant partie du domaine public de l’Etat. Il en a profité pour faire comprendre à l’assistance que le canal fait partie des biens publics de l’Etat. « Donc, l’article 2 a déjà donné un statut au canal dans le droit interne », a-t-il précisé.
Il a poursuivi son argumentation pour distinguer deux types de biens du domaine public, à savoir : les biens du domaine public naturel et les biens du domaine public artificiel. Les biens du domaine public naturel sont ceux qui ont été créés par la nature, par exemple : les rivières, les fleuves, les lacs, les étangs, les ilots, etc. Par contre, les biens du domaine public artificiel ont été construits par l’Etat pour une jouissance commune, par exemple : les ports, les routes, les canaux, etc.
Me Raphaël a examiné la question de la propriété privée des terrains par lesquels passe le canal, en mettant en évidence deux instruments dont dispose l’Etat pour garantir l’intérêt général, à savoir l’expropriation et la servitude. Il a clairement spécifié que l’Etat a le pouvoir d’exproprier pour cause d’utilité publique, car la propriété privée se limite aux causes d’intérêt général. Les servitudes d’utilité publique, prévues par la loi du 3 septembre 1979, sont des assujettissements ou charges permanentes et obligations établis par les lois, arrêtés et règlements imposés dans l’intérêt général de la collectivité, a-t-il indiqué.
Ce jeudi de l’UNIFA a offert une belle opportunité aux étudiants et professeurs de pouvoir discuter des aspects juridiques entourant le canal en construction à Ouanaminthe. Il a joué un rôle clé en éclairant les participants sur les implications légales de ce projet et en encourageant une réflexion approfondie sur les pouvoirs dont dispose l’Etat pour servir l’intérêt général. Par cette conférence, l’Université de la Fondation Dr Aristide montre sa volonté de jouer un rôle actif dans l’éclaircissement des questions d’intérêt national pour le développement de notre chère Haïti.
Soumission humaine face à l’autorité : les expériences de Stanley Milgram et leur applicabilité dans le contexte haïtien
L’interaction humaine est parfois complexe. L’éducation, la conscience et surtout la personnalité sont-elles suffisantes pour déterminer le comportement de l’être humain ? L’homme peut-il échapper à l’influence de son environnement ou serait-il esclave des dictats de toute force supérieure ou perçue comme telle. Des chercheurs se sont penchés sur certains aspects de ces questionnements. Parmi les hypothèses en rapport avec ces recherches, celle de la fameuse expérience de Stanley Milgram en psycho-sociologie humaine retient énormément l’attention. Dans les années soixante, le Professeur de Psychologie expérimentale à l’Université Yale, Stanley Milgram, s’est intéressé à la soumission humaine face à l’autorité.
Le jeudi 16 novembre 2023 à 11heures à l’auditorium du campus, le Dr Francis St Hubert a exposé sur l’applicabilité, dans le contexte haïtien actuel, de la théorie issue des différentes expériences du dit chercheur.
Le Dr Francis St Hubert, Professeur à la Faculté de Médecine de l’Université de la Fondation Dr Aristide, a présenté, dans le cadre des « jeudi de l’UNIFA », un émouvant exposé sur les expériences du Professeur Stanley Milgram, et leur applicabilité dans le contexte haïtien actuel.
Dr St Hubert a d’abord débuté sa conférence en explorant les travaux de Milgram, psychologue expérimental de renom à l’Université Yale, et en les replaçant dans le contexte des années soixante, marquées par des questionnements sur la nature humaine et l’influence de l’autorité. En effet, Milgram s’est particulièrement intéressé à la soumission humaine face à l’autorité, une thématique profonde et toujours pertinente dans l’analyse des comportements humains.
Le spécialiste en maladie infectieuse a ensuite passé en revue la méthodologie de la célèbre expérimentation menée par Milgram, en mettant en lumière la manière dont elle a été conçue pour étudier le comportement humain face à des ordres perçus comme autoritaires. Selon Dr St Hubert, ces expériences mettaient en situation deux participants, l’un jouant le rôle de professeur et l’autre celui d’élève. Le professeur devait poser des questions à l’élève. A chaque fois qu’il était déçu par les réponses de ce dernier, il lui infligeait des chocs électriques comme sanction. Ces chocs augmentaient à mesure que l’élève répondait mal, passant de dangereux à mortels.
Le professeur de physiologie, de génétique et d’immunologie à l’UNIFA a également examiné les résultats des expériences et discuté de leurs implications sur la compréhension de la soumission humaine, soulignant les aspects éthiques et psychologiques. D’après lui, Milgram a constaté que 30% des professeurs sanctionnaient l’élève jusqu’au choc dangereux. Par contre, 65% arrivaient au choc mortel. Ce qui permet à Stanley Milgram de conclure que 2/3 des gens peuvent faire du mal si seulement ils peuvent transférer la responsabilité à quelqu’un d’autre.
Une bonne partie de la conférence a été consacrée à l’exploration de la pertinence de cette théorie dans le contexte haïtien actuel. Ce deuxième « jeudi de l’UNIFA » du mois de novembre a été conclu par une séance de questions-réponses animée, où les participants ont eu l’occasion d’approfondir leur compréhension sur les expériences de Milgram. Le Dr St Hubert a souligné l’importance de réfléchir à cette expérimentation dans le contexte socioculturel spécifique d’Haïti.
Cette conférence a été très captivante et a suscité un vif intérêt parmi les participants. Rendez-vous jeudi prochain pour des échanges passionnants sur un autre sujet.
Le service à la communauté
L’auditorium du campus de l’Université de la Fondation Dr Aristide a accueilli, ce 9 novembre, un « jeudi de l’UNIFA » captivant sur la notion de « service à la communauté ». La conférence a été marquée par une intervention inspirante du Dr Handel Petit, Orthopédiste et Unifariste, qui occupe le poste de Responsable de l’Unité de Réhabilitation à l’Hôpital Universitaire Dr Aristide.
Le Dr Handel Petit a partagé son expertise en soulignant l’importance du service à la communauté dans le contexte de la mission universitaire. Il a mis en lumière le rôle central de cette notion dans l’équation « Université = Avenir de la société », soulignant que le service à la communauté repose sur trois piliers : l’activité bénévole, le projet de développement et la sensibilisation sur des questions sociales et environnementales.
Selon Dr Petit, le service communautaire a pour rôle d’améliorer la qualité de vie, de jouer sur les enjeux spécifiques (la lutte contre la pauvreté, l’accès aux soins de santé, etc.) et de promouvoir la responsabilité sociale. Il profite de cette si belle occasion pour rappeler les rôles de l’université qui sont entre autres la formation, la recherche, la participation au partenariat communautaire et la contribution au développement économique local.
L’orthopédiste a passé en revue le rôle de la médecine sociale dans le service communautaire. D’après lui, la médecine sociale a pour objectifs : d’influencer les déterminants sociaux de la santé, de comprendre et réduire les inégalités sociales, de contribuer à élaborer des politiques publiques visant à améliorer la santé de la population, et d’encourager l’engagement communautaire et l’entreprenariat social.
L’ancien étudiant de l’UNIFA a également abordé la notion de « programme d’incubation ». Il a partagé un exemple concret de programme qui sera mené par son Alma Mater en faveur des étudiants pour les soutenir dans l’exécution d’activités visant le développement de leur zone d’origine. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité pour les institutions universitaires d’aller au-delà de la transmission de connaissances académiques et de s’engager activement dans des projets qui répondent aux besoins réels de la société.
En conclusion, ce jeudi de l’UNIFA a revêtu un caractère particulier. Il a mis en lumière l’engagement continu de l’Université de la Fondation Dr Aristide envers le service à la communauté et son rôle crucial dans la construction d’un avenir meilleur pour la société haïtienne.
A rappeler que l’UNIFA, dès les premiers jours de son existence, a fait du service à la communauté l’une de ses priorités. Cette conférence a été l’occasion de réaffirmer cet engagement envers la société en mettant en évidence l’intérêt pour les jeunes universitaires de se rapprocher de leur environnement immédiat et contribuer de manière significative au développement du pays.
L’eau, la vie, vue de l’UNIFA
À l’image de Manuel, dans « Gouverneur de la rosée », la population du Département du Nord-Est, a fait le choix d’amener au sein de sa communauté, la principale source garante de la vie : l’eau. Au niveau de cette région, l’eau, la solution aux problèmes de sécheresse engendrant famine et pauvreté, semble non seulement avoir fécondé une lueur d’espoir, mais aussi est la source d’une solidarité manifeste. Cette unité retrouvée se concrétise à travers la contribution de compétences et de connaissances apportées par les uns et les autres et surtout par l’apport du travail manuel. Afin de jouer également leur partition dans cette noble initiative, les étudiants de l’Institution, originaires du Nord-Est, organisent une levée de fonds. Le vécu à l’UNIFA, dans le cadre des différentes activités quotidiennes de sa ferme agricole, matérialise cette dynamique de l’union fait la force.
Le panel du « jeudi de l’UNIFA, du jeudi 26 octobre 2023 , offre á la Faculté des Sciences de la nature et de l’agriculture (FSNA) de concert avec la Faculté des Sciences économiques et Administratives (FSEA), l’opportunité de partager cette riche expérience focalisée sur le concept de la production locale, l’unique option permettant d’atteindre l’autonomie alimentaire.
Conscients de ce que la construction du canal représente pour la nation haïtienne et pour nous autres Unifaristes originaire du Nord-est , symbole d’unité et de dignité pour les haïtiens ,cette noble initiative est un moyen efficace de rappeler aux fils et filles du pays qu’il est nécessaire de nous échapper en partie de cette dépendance qu’on a de certains pays de la région.
Cette initiative représente un élan sincère de solidarité entre les haïtiens et cela peut nous emmener vers les premiers pas de développement agricole non seulement pour la zone mais également le reste du pays qui a soif d’une autonomie en matières premières. Ainsi, nous les Unifaristes originaire dudit département, nous souhaitons entamer une levée de fond pour la continuation des travaux.
Entre nous, nous espérons contribuer environ … gourdes comme participation pour le groupe départementale pour pouvoir démarrer notre beau projet. Nous allons procéder ainsi :
1) À la sensibilisation de tous les étudiants(es), en date du 27, 28, 30,31 octobre dans les salles.
2) Responsabiliser les responsables de ces salles de différentes facultés pour la collecte, tout en leur donnant une liste pour la signature.
3) Mise en place des boîtes sur différents sites de l’université et de la Fondation.
4) En fin de journée le comité du projet récupère toutes les enveloppes et boîtes, ainsi que les listes pour une évaluation.
5) On aura un rapport final de ce qu’on a pu collecter.
6) Le montant total doit-être envoyé par le moyen le plus juste et plus sûr au comité responsable du canal.
Pour finir nous aurons besoin de la contribution de tous les volontaires de l ‘Université qui ont le sens du patriotisme.
Et la dernière étape sera la reddition de compte en présentant de ce qu’on va collecter et l’identification du moyen le plus sûr pour transférer la cotisation aux responsables du Canal.
De la Dessalinienne à un État de droit !
Ce 19 octobre 2023 marque le lancement, à l’Université de la Fondation Dr Aristide, des « jeudi de l’UNIFA » pour l’année académique 2023-2024. Intitulée « De la Dessalinienne à un État de droit », cette première conférence a rassemblé un auditoire passionné et diversifié afin d’explorer cette société égalitaire prônée par l’Empereur Jean-Jacques Dessalines. Elle a été l’occasion de revenir sur l’héritage politique du Père fondateur de la nation haïtienne, et de réfléchir aux défis actuels que pose la construction d’un État de droit solide dans un pays qui a souvent été marqué par l’instabilité politique et des bouleversements sociaux.
Le panel était composé d’anciens étudiants de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FJSP). Il s’agit de Me Stephanie Denis, de Jerry Dorsaint et de Shaddaëlle Bolière. Ces trois juristes ont examiné comment l’idéal dessalinien a servi de point de départ pour la recherche d’un État de droit fort et stable.
Dans son intervention, Me Stephanie Denis a d’abord dressé le portrait de Dessalines qu’elle présente comme étant le plus grand stratège à son époque. Elle a ensuite pris le temps de définir les mots droit et État. Selon elle, sur le plan juridique le mot droit peut être défini comme « la faculté de réaliser une action, de jouir de quelque chose, comme par exemple d’avoir le droit à la santé, à l’éducation et autres, d’y prétendre et de l’exiger ». S’agissant du mot État, elle précise que « c’est l’exercice de la souveraineté par les institutions étatiques ou par les pouvoirs ».
De son côté, Shaddaëlle Bolière a exposé les fondements de l’idéal dessalinien. « Jean-Jacques Dessalines voulait faire de cette nation un pays libre où règnent la prospérité, l’égalité, la souveraineté et l’unité. Ce sont là les fondements principaux de l’idéal dessalinien. Il prône une unité nationale. Il voulait que tous les Haïtiens vivent en symbiose en Haïti », a-t-elle dit. « L’article 14 de la constitution de 1805 dispose que « Toute acception de couleur parmi les enfants d’une seule et même famille, dont le chef de l’État est le Père, devant nécessairement cesser, les Haïtiens ne seront désormais connus que sous la dénomination générique de noirs. » », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Jerry Dorsaint a établi le rapport entre l’idéal dessalinien et l’État de droit. D’après lui, l’État de droit est défini comme étant un système institutionnel à travers lequel la puissance publique, c’est-à-dire l’État lui-même, est soumise au droit. Un tel système suppose l’égalité de tous les sujets de droit devant les normes juridiques et l’existence de juridiction indépendante. Pour l’étudiant en droit, la constitution de 1805 tenait compte de ce principe et prônait l’égalité de tous les Haïtiens à travers l’article 4 stipulant que « La loi est une pour tous ». Les articles 9, 15, 17, 21 et 24, selon Dorsaint, permettent également de constater l’implantation de l’État de droit à l’époque de Dessalines.
Ce premier jeudi de l’UNIFA a été un forum dynamique et informatif ayant offert un aperçu fascinant de l’histoire politique d’Haïti, de son héritage révolutionnaire à ses défis contemporains pour établir un État de droit. Au fil des discussions, les participants ont exploré en profondeur la manière dont les idéaux de Dessalines continuent de résonner dans la conscience politique haïtienne.
Cette conférence nous laisse avec une compréhension plus profonde de l’histoire politique complexe d’Haïti et un appel à l’action pour l’avenir. Elle invite l’auditoire à réfléchir à la manière dont le pays peut continuer à avancer vers un État de droit tout en honorant son passé révolutionnaire. Il est clair que l’esprit de Dessalines perdure, offrant une inspiration continue pour poursuivre la construction d’un État de droit en Haïti. Le chemin vers un État de droit ne se fait pas en un jour, mais chaque petit pas compte.
De l’eau traitée à l’Université de la Fondation Dr Aristide
Le jeudi de l’UNIFA du 16 mars 2022 a été consacré à la gestion de l’eau traitée sur le campus de l’Université de la Fondation Dr Aristide. « L’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental, dit-on. Pour garantir la jouissance effective de ce droit à la communauté universitaire, le Conseil d’Administration a rendu l’eau potable disponible sur le campus. Cependant, il s’avère nécessaire de faire une bonne gestion de cette ressource rare », a déclaré l’Ing Almathe Pierre Louis, membre du corps professoral à l’ouverture de la séance.